L’inflation dans la zone euro atteint (à nouveau) des sommets : combien de temps la BCE pourra-t-elle maintenir que ce n’est que temporaire ?

L’inflation dans la zone euro a atteint 5,1 % (sur une base annuelle) en janvier. Comme les mois précédents, l’inflation atteint encore des niveaux records. Cela accroît la pression exercée sur la Banque centrale européenne (BCE) pour qu’elle relève ses taux d’intérêt. Jusqu’à présent, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a maintenu que l’inflation se normalisera vers la fin de l’année.

Il semble qu’il n’y ait pas de fin en vue à la hausse de l’inflation. Les économistes ont même été stupéfaits lorsque l’office statistique européen Eurostat a annoncé mercredi le taux d’inflation de la zone euro en janvier. Il est monté à 5,1 %, alors que les économistes avaient tablé sur un taux d’inflation de 4,4 %. Cela aurait représenté une diminution de 56 points de base par rapport au taux de décembre, mais l’inflation continue de gagner du terrain.

Bien au-dessus de l’objectif de la BCE

Le taux d’inflation actuel est largement supérieur à l’objectif de la Banque centrale européenne. Celle-ci vise une inflation de 2 % à moyen terme. Comme les mois précédents, la dépréciation monétaire est principalement le résultat des prix élevés de l’énergie. Dans l’Union européenne, ceux-ci ont augmenté en moyenne de 28,6 % en un an.

L’inflation de base était de 2,3 % (en glissement annuel) en janvier, contre 2,6 % en décembre. Ce chiffre est également supérieur aux attentes des économistes.

L’inflation élevée accroît la pression sur la BCE pour qu’elle intervienne. Jeudi, d’ailleurs, une réunion sur les taux d’intérêt est prévue. La question est de savoir si Mme Lagarde va continuer à soutenir que l’inflation est temporaire. Selon elle, d’ici la fin de l’année, il sera inférieur à 2 %. Mme Lagarde fait notamment référence à la faible croissance des salaires.

Entre-temps, la présidente a souligné à plusieurs reprises qu’une première hausse des taux d’intérêt n’interviendrait probablement pas avant cette année. Bien que tout le monde ne semble pas partager cette opinion. Le Financial Times a écrit le mois dernier que certains des collègues de Mme Lagarde ne sont plus d’accord avec les déclarations de la présidente.

La BCE dans l’embarras

En outre, le passé récent a montré que la BCE a beaucoup de mal à estimer correctement l’inflation. L’année dernière, par exemple, l’organisme de surveillance avait prédit que l’inflation atteindrait un pic en novembre. Plus tard, ce délai a été reporté à décembre. En attendant, nous sommes en janvier et l’inflation continue de grimper en flèche.

« Ils doivent reconnaître qu’il y a des risques à la hausse et que la trajectoire (d’inflation) qu’ils ont définie en décembre semble trop favorable », a déclaré à l’agence de presse Reuters Dirk Schumacher, économiste spécialiste de la zone euro à la banque d’investissement française Natixis. « La pression sous-jacente sur les prix reste élevée et place la BCE dans une position difficile ».

Il semble de plus en plus probable que la BCE devra suivre les traces de son homologue aux États-Unis. Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a déclaré lors de la dernière réunion sur les taux d’intérêt que la première hausse de ceux-ci interviendrait probablement en mars. Il est très probable que la banque centrale américaine relève ses taux d’intérêt au moins deux fois par la suite. La Réserve fédérale ne parle plus non plus d’inflation temporaire.

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