L’impôt volontaire norvégien ne rapporte au gouvernement que… 1.205 euros

Le plan fiscal norvégien qui consiste à permettre aux personnes estimant que leurs taxes sont trop faibles de payer volontairement plus d’impôts n’a finalement rapporté que 1.205 euros de recettes supplémentaires, a confirmé le ministère norvégien des Finances. Ce programme de contributions volontaires, une initiative du gouvernement de centre-droite lancée en juin, n’a reçu qu’un accueil timide pour un pays qui compte 5,3 millions d’habitants et dont le chiffre d’affaires dépend en grande partie des exportations de pétrole.Peu de temps après avoir pris ses fonctions à la fin de 2013, le gouvernement a été confronté à l’un des pires chocs économiques alors que les prix du brut plongeaient. Le gouvernement a alors décidé de réduire considérablement la charge fiscale (le taux d’imposition le plus élevé en Norvège est de 46,7%) et de puiser pour la première fois dans son fonds souverain, le « Pension Fund Global », le plus grand fonds souverain du monde[Le « Pension Fund Global » est financé par les recettes de la vente de pétrole que la Norvège extrait en mer du Nord. Il gère un portefeuille de 882 milliards de dollars, soit 169.000 euros par habitant. Il dépasse en valeur d’actifs le Fonds d’Abu Dhabi (773 milliards de dollars), le fonds chinois (746 milliards de dollars) et le fonds saoudien SAMA (632 milliards de dollars).]

La gauche en tête dans les sondages

Pour l’opposition de centre-gauche, dirigée par le millionnaire Jonas Gahr Store du Parti travailliste (en tête dans les sondages pour les élections législatives du 11 Septembre), ces réductions d’impôts vont profiter aux plus riches et augmenter l’inégalité.Ironiquement, c’est Store qui, en tant que chef d’entreprise (valeur nette de 8 millions de dollars), s’était plaint au gouvernement de payer moins d’impôts qu’auparavant. Mais lorsqu’on lui a donné l’occasion de verser volontairement plus dans les caisses de l’Etat, il ne l’a pas fait.Selon l’opposition socialiste, ce programme n’est que du spectacle et le régime fiscal a coûté plus qu’il n’a rapporté. Plutôt que de s’engager dans des distractions politiques, le gouvernement devrait se concentrer davantage sur des multinationales telles que Facebook et Google devenues maîtres dans l’art de réduire leurs contributions fiscales en contournant la loi, a déclaré un conseiller politique du Parti travailliste.

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