Le marché immobilier a fortement ralenti au cours du deuxième trimestre à la suite de la crise du coronavirus et du confinement, signale ce mercredi Fednot, la fédération des notaires de Belgique. La diminution du nombre de transactions sur cette période a ainsi été de -15,9% par rapport à 2019. Une légère reprise a cependant été observée au mois de juin.
D’après les chiffres du baromètre des notaires, il faut retourner en 2015 pour trouver un nombre aussi faible de transactions immobilières au cours d’un seul trimestre. Elargie à l’ensemble du premier semestre, la baisse est de -10,7% par rapport à la même période en 2019.
Le début de l’année 2020 avait déjà été marqué par un recul des transactions immobilières avec la suppression du ‘woonbonus’ (bonus logement) en Flandre, qui a encore été accentué par la crise.
Rattrapage
Les notaires observent toutefois une reprise partielle de leurs activités au mois de juin, liée en partie à un phénomène de rattrapage pour les dossiers lancés juste avant le confinement et qui ont été ralentis ou pour des personnes qui recherchaient déjà une maison ou un appartement et dont les recherches ont été interrompues par le confinement. Depuis la mi-mai, les particuliers reviennent nombreux sur le marché, constate ainsi Fednot. Le retour est par contre moins marqué du côté des investisseurs.
L’impact du coronavirus n’a pas été le même dans les trois Régions, ressort-il également du baromètre. Le confinement a ainsi eu moins de conséquences durant le second trimestre en Wallonie (-12,3%) qu’à Bruxelles (-17,2%) et en Flandre (-17,7%). Si l’on regarde sur l’ensemble des six premiers mois de l’année, c’est au nord du pays que le nombre de transactions immobilières a le plus diminué (-12,6%) suivi de la capitale (-7,9%) et du sud du pays (-7,7%).
Le Brabant wallon particulièrement touché
Le Brabant wallon a été particulièrement touché avec un recul du nombre de transactions avoisinant les 15%, devançant de peu la province de Luxembourg (-13,1%). Ce sont d’ailleurs les deux provinces où il y a le moins de transactions immobilières en Belgique. A l’inverse, les provinces de Namur, de Liège et du Hainaut n’ont connu une baisse que de -3,5%, -4,9% et -7,6%.
Selon Renaud Grégoire, porte-parole de notaire.be, il faudra encore attendre quelques mois pour avoir une vue claire sur l’impact du coronavirus sur les prix de l’immobilier.
Le prix moyen d’une maison en Wallonie dépasse les 200.000 euros
Au cours des six premiers mois de 2020, le prix moyen d’une maison en Belgique était en tous les cas de 267.040 euros, une augmentation de +1,9% par rapport à 2019, sachant que l’inflation s’est élevée à +0,3%. C’est la plus faible hausse depuis cinq ans, remarque Fednot.
Pour la première fois, le prix moyen d’une maison en Wallonie a dépassé les 200.000 euros. En cinq ans, ce prix moyen y a augmenté de 16% (ou 28.000 euros – 14.000 euros si on tient compte de l’inflation). Le montant reste toutefois 65.000 euros plus bas que le prix moyen d’une maison en Belgique.
De leurs côtés, les appartements connaissent une hausse importante de leur prix moyen, qui est désormais de 242.024 euros sur les six premiers mois de l’année en Belgique (+5,9% par rapport à 2019). Cette progression est quasi similaire dans les trois Régions. C’est toujours à Bruxelles qu’ils sont les plus chers (268.923 euros) et c’est aussi dans la capitale qu’on a observé la plus forte hausse de prix en cinq ans. Compte tenu de l’inflation sur cette période (8,1%), il fallait en effet débourser en moyenne 31.000 euros de plus qu’en 2015 pour acquérir un appartement durant le premier semestre.