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Licenciements massifs : pourquoi Tesla préfère finalement les machines aux humains

Licenciements massifs : pourquoi Tesla préfère finalement les machines aux humains
L’Autopilot de Tesla sera de plus en plus mis au point par des IA. Photographer: Christopher Goodney/Bloomberg via Getty Images

Même pour certains postes très qualifiés, mais qui comprennent des tâches répétitives, les intelligences artificielles peuvent remplacer le facteur humain. C’est en tout cas le pari que fait Tesla afin de se passer de centaines d’employés.

Ces dernières semaines, Elon Musk accumule les déclarations allant dans le sens de massives pertes d’emploi au sein de sa société phare, Tesla. Le milliardaire américain est allé jusqu’à évoquer une réduction de 10% de la force de travail de son entreprise construisant des voitures électriques sans, pour autant, donner beaucoup de détails concrets sur les postes visés ou les raisons de cette décision, qui viserait quand même environ 10.000 personnes. Il est depuis retourné à des proportions moindres, de l’ordre des 3%, mais compte toujours bien licencier.

Le grand argument commercial de Tesla

Mais le mouvement est réel : hier encore, on apprenait que Tesla avait fermé son bureau de San Mateo, en Californie. Sur les 350 employés, 200 ont perdu leur emploi. Les 150 restants ont été déplacés sur un autre site. Pourtant, San Mateo travaillait sur l’Autopilot, le système de conduite autonome de Tesla qui a longtemps servi de grand argument commercial à la firme. Mais dans ce domaine de haute technologie, et toujours pas vraiment au point, Elon Musk semble avoir décidé que les intelligences artificielles étaient plus intéressantes que les cerveaux humains.

Car à San Mateo en tout cas, ce sont les spécialistes de l’annotation des données de chez Tesla qui sont visés. Ces employés hautement qualifiés doivent accomplir des tâches d’encodage aussi ingrates qu’essentielles, en analysant les images renvoyées par les voitures de la firme déjà présentes sur les routes, et en annotant les objets routiers courants tels que les lignes des voies, les panneaux d’arrêt, les cônes de signalisation, les bordures et les feux de circulation, résume CNN. Et d’ainsi fournir aux algorithmes de Tesla les données nécessaires pour une lecture de la route pertinente et une conduite autonome sans danger.

Or, ces dernières années, Tesla a développé une méthode automatisée pour effectuer une partie de ce travail d’étiquetage, ce qui permet au constructeur automobile de rationaliser sa main-d’œuvre : « Sans l’étiquetage automatique, je pense que nous ne serions pas en mesure de résoudre le problème de la conduite autonome », déclarait déjà Elon Musk en août 2021.

Plus rapides que les humains

Ashok Elluswamy, directeur du logiciel Autopilot, déclarait lors de l’événement AI Day que Tesla a pu recueillir 10.000 clips vidéo de ses voitures et les étiqueter automatiquement en une semaine grâce à l’intelligence artificielle. Les clips sont généralement des segments vidéo de 45 à 60 secondes, et comprennent des données GPS et odométriques associées. « Cela aurait pris plusieurs mois avec des humains pour étiqueter chaque clip », estimait-il.

Dans ce contexte économique, le choix est vite fait : on peut se passer de centaines d’êtres humains pourtant qualifiés, et les remplacer par une intelligence artificielle, d’autant qu’il n’y a pas de réponse claire à la question de qui fait le mieux le boulot.

Pour autant, Tesla embauche toujours et Musk n’exclut pas de voir la masse salariale augmenter, mais pour d’autres postes. Il voit son entreprise comme le fer de lance de la collaboration humanité-machines, et c’est assumé.

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