C’est un secret de polichinelle, la Chine veut rendre son armée la plus moderne possible. Qui dit modernisation, dit haute technologie, et donc intelligence artificielle. Visiblement, Pékin progresse à pas de géants.
Depuis peu, l’armée chinoise organise des simulations de combat entre ses pilotes de chasse et des intelligences artificielles. L’objectif est double:
- Donner un entraînement plus poussé aux pilotes de chasse afin de les aider à améliorer leurs capacités.
- En retour, permettre aux IA d’en apprendre davantage et de se perfectionner elles aussi.
Plusieurs médias chinois rapportent qu’un cap a été franchi. Un avion de chasse dirigé par une IA est parvenu à abattre un avion avec un pilote de chasse humain aux commandes. Ce pilote était loin d’être néophyte, puisqu’il s’agissait de Fang Guoyu, chef d’équipe de vol d’une brigade de l’Armée de libération du peuple et réputé pour être excellent lors des simulations face à des ordinateurs.
« Au début, il n’était pas difficile de gagner contre l’IA », a déclaré Fang Guoyu au Global Times, un journal étatique chinois. Mais au fur et à mesure des combats, l’IA a énormément appris, finissant par faire preuve de capacités surhumaines.
« C’est comme un pilote qui excelle dans l’apprentissage, l’assimilation, la révision et la recherche. Le coup avec lequel vous l’avez vaincu aujourd’hui sera entre ses mains demain », a expliqué le pilote.
« L’IA a fait preuve d’une grande maîtrise du vol et de décisions tactiques sans erreur », a ajouté le commandant de brigade Du Jianfeng.
Un signal fort
Depuis plusieurs années, la Chine déploie les grands moyens en matière d’intelligence artificielle, notamment à des fins militaires. Ses lourds investissements paient, et pourraient même très bientôt lui octroyer le leadership mondial dans le secteur, en dépassant les Etats-Unis.
En mars dernier, la Commission nationale de sécurité américaine pour l’IA (NSCAI) a déclaré que l’Amérique n’était « pas prête à se défendre ou être compétitive dans l’ère de l’IA ».
Evoquant les avancées chinoises, les experts américains ont averti que « pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, la prédominance technologique de l’Amérique [était] menacée ». « Nous devons gagner le concours d’IA qui aiguise la concurrence stratégique avec la Chine. Les plans, les ressources et les progrès de la Chine devraient concerner tous les Américains », ont-ils souligné.
L’IA qui a abattu un avion piloté par un humain lors d’une simulation n’est qu’un nouvel exemple des progrès chinois. Les médias chinois se sont montrés avares en détails sur le système. Pour les analystes extérieurs, cet entraînement n’est réellement pertinent pour les pilotes humains que si l’IA a a adopté un comportement réaliste, les avions de combat autonomes totalement guidés par une IA n’existant pas encore.
Notons toutefois que la Chine a l’intention de doter sa prochaine génération d’avions de combat de systèmes d’IA capables d’aider les pilotes chinois à prendre les meilleures décisions. Une possibilité dont les Etats-Unis ont pleinement conscience et qu’ils envisagent d’exploiter eux aussi.
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