L’héritière d’Angela Merkel, Annegret Kramp-Karrenbauer, renonce à sa succession

La dauphine désignée d’Angela Merkel et présidente de la CDU a indiqué ce lundi qu’elle n’était plus candidate au poste de chancelière. Elle quitte également la tête de son parti.

Coup de théâtre sur la scène politique allemande. On l’attendait pour prendre la suite d’Angela Merkel, il en sera finalement autrement. Annegret Kramp-Karrenbauer a renoncé ce lundi à succéder à la chancelière allemande et abandonne la présidence du parti démocrate-chrétien. Elle a fait savoir qu’elle ‘n’a pas pour objectif d’être candidate à la chancellerie allemande’, laquelle fait face à une crise politique nationale autour d’une alliance régionale avec l’extrême droite.

Ce sont effectivement ces événements qui ont provoqué son départ de la tête du parti. Elle a expliqué qu’une ‘partie de la CDU a une relation non clarifiée avec l’AfD’ mais aussi avec la gauche radicale Die Linke, alors qu’elle rejette toute alliance avec ces formations, a indiqué à l’AFP une source proche du mouvement.

Un dirigeant limogé

Cette crise a été provoquée la semaine dernière par l’élection du ministre-président du Land de Thuringe, Thomas Kemmerich, grâce aux voix coalisées des élus CDU locaux et de ceux du parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne (AfD). Or, une alliance avec un tel parti est un sujet hautement tabou chez nos voisins.

Angela Merkel n’a donc pas patienté pour faire le ménage: elle a commencé par congédier fermement de son gouvernement un des cadres de son propre parti, Christian Hirte. Celui-ci s’était félicité de l’élection polémique. Et samedi 8 février, c’est Kemmerich lui-même qui a annoncé sa démission ‘avec effet immédiat’.

Si Angela Merkel a ainsi pu sauver son gouvernement d’une grave crise politique, elle n’a pas pu préserver son héritière Annegret Kramp-Karrenbauer. Celle que l’on surnomme AKK fut vivement critiquée dans cette affaire, accusée de ne pas tenir son parti devant la tentation d’une coopération avec l’AfD montante… Surtout dans les régions d’ex-RDA.

AKK va donc ‘organiser cet été le processus de sélection de la candidature à la chancellerie’ pour succéder à Angela Merkel au plus tard fin 2021, a indiqué cette même source. ‘Elle va continuer à préparer le parti pour affronter l’avenir et ensuite abandonner la présidence’, bien qu’elle devrait rester ministre de la Défense

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