La semaine dernière, l’ancien président américain Barack Obama s’est offert une gigantesque fête d’anniversaire pour ses 60 ans. Les stars et starlettes n’ont pas manqué : 475 personnes ont été invitées, dont George Clooney et Beyoncé. Sous la pression de la Maison Blanche et du variant Delta du coronavirus, la liste a été réduite in extremis à 200 invités. Mais le premier président noir des États-Unis – qui a été fustigé pendant des années par une certaine presse – commence à perdre de plus en plus de crédit.
L’influente chroniqueuse du New York Times Maureen Dowd a décrit la fête d’anniversaire d’Obama comme « une orgie des 1% (lire les 1% les plus riches, ndlr), avec jets privés, Martha’s Vineyard (une île connue pour abriter de nombreuses résidences d’été de la jet set américaine et des présidents), libéraux en limousine et prostituées d’Hollywood ». Un article qu’elle a illustré avec une photo du film « The Great Gatsby ».
Le monde d’Obama est à des années-lumière de celui de Joe Sixpac
Cette fête représente l’environnement dans lequel Obama évolue aujourd’hui et qui est à des années-lumière de Joe Sixpack (le surnom donné à l’Américain moyen), qui préfère donner son vote à Trump. Après avoir négocié des contrats colossaux pour leurs mémoires, les Obama sont aussi rapidement devenus une marque à un milliard de dollars sur Netflix. Là, le couple doit développer un large éventail de formats pour les séries et les documentaires, qui seront à terme diffusés dans 190 pays.
Cette semaine, débute la construction d’un musée en son honneur, le Obama Presidential Center. Cela ne s’est pas fait sans des années de protestation de la part des résidents locaux, qui voulaient protéger le parc Jackson de Chicago contre des « dommages irrévocables ».
Le portefeuille immobilier du couple en choque également plus d’un. Outre un manoir de 11,75 millions de dollars à Martha’s Vineyard et une maison de 8,1 millions de dollars à Washington DC, les Obama construisent également ce que beaucoup appellent une « monstruosité écologique », cette fois dans l’État d’Hawaï. Cette maison de plage a une digue pour la protéger des tempêtes. Pratique, mais illégal, car cela perturbe le flux de l’océan.
Quel est l’héritage d’Obama ?
Quel est finalement l’héritage d’Obama ? Sa carrière post-présidentielle semble être manifestement dépourvue d’engagement envers le bien commun.
D’autres ex-présidents cherchent à prendre le relais après leur(s) mandat(s). Jimmy Carter s’est consacré au sauvetage de la démocratie au Venezuela, George H.W. Bush et Bill Clinton ont collecté des fonds pour les victimes de l’ouragan Katrina (Clinton, lui aussi, s’est vite révélé maître dans l’art de détruire son héritage). Enfin, George W. Bush s’est converti à la peinture amateur. Pendant ce temps, Obama navigue dans les îles Vierges britanniques avec Richard Branson.
Les anciens présidents ne seraient rien sans la confiance que le public a placée en eux. Tout ce qu’ils gagnent après la présidence, ils le doivent au fait que le peuple a voté pour eux.
Obama pourrait jouer un rôle important pour réconcilier l’Amérique démocrate et républicaine. Mais plutôt que le bien commun, l’intérêt personnel joue un rôle de plus en plus important pour celui qui était autrefois le porte-parole le plus doué de l’Amérique. Ou, comme le conclut Maureen Dowd: « En tant que président, il n’a pas fait assez pour les choses dont nous avions besoin. Maintenant, il en fait trop pour des choses dont nous n’avons pas besoin. »
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