Les territoires d’outre-mer de la France donnaient hier le coup d’envoi du second tour de l’élection présidentielle française. Le choix entre le président sortant Emmanuel Macron et son adversaire nationaliste Marine Le Pen déterminera non seulement l’avenir de la France, mais aussi celui de toute l’Europe.
En raison du décalage horaire, les habitants des territoires d’outre-mer se rendent aux urnes samedi, ce qui signifie également que Macron et Le Pen ne feront plus campagne. La majorité des électeurs français vote ce dimanche.
Deuxième choix
Selon les analystes, la grande question est de savoir dans quelle mesure Macron et Le Pen, qui débattaient encore mercredi, seront capables de mobiliser leurs partisans de deuxième ligne pour qu’ils se rendent effectivement dans l’isoloir. Les vrais fans viendront, dit-on, mais les citoyens pour qui Macron ou Le Pen ne sont que leur deuxième ou troisième choix prendront-ils la peine de se rendre dans l’isoloir ?
Au premier tour, Macron (La République en Marche) a obtenu près de 28% des voix et Le Pen (Rassemblement national) plus de 23%. Cela signifie que pour 72% des Français, Macron n’est pas le premier choix.
Les derniers sondages donnent à Macron, qui, avec l’aide de sa photographe maison Soazig de la Moissonnière, a même jeté ses poils de torse dans la bataille de la campagne, une avance d’environ 14 points sur Le Pen : environ 57% contre 43%. Le président sortant a donc un score nettement meilleur qu’immédiatement après le premier tour de l’élection, où l’on prévoyait une course au coude à coude.
L’Europe retient son souffle
Les sondages réalisés avant le premier tour se sont avérés être un bon prédicteur du résultat final. Pourtant, la plupart des observateurs politiques n’osent pas exclure une victoire de Le Pen.
Elle défend une ligne de conduite nationaliste, tandis que Macron est ouvertement pro-européen. Il ne faut donc pas s’étonner que les chefs de gouvernement de l’Allemagne, de l’Espagne et du Portugal, dans le journal Le Monde, appellent les électeurs français à voter pour Macron, sans le citer nommément.