Les États-Unis et le Qatar mènent des discussions sur l’approvisionnement en gaz de l’Europe. Ils cherchent des solutions au cas où une invasion russe de l’Ukraine entraînerait une interruption de l’approvisionnement sur le Vieux Continent.
Selon des sources participant aux discussions, il est clair que la Russie a réduit ses livraisons de gaz au cours des derniers mois. De cette manière, Poutine veut faire pression sur les capitales européennes. La Russie, qui représente plus de 40% des importations de gaz de l’UE, nie avoir agi de la sorte.
Quoi qu’il en soit, les stocks européens de gaz sont à un niveau extrêmement bas pour cette période de l’année. Si les exportations russes devaient être réduites, l’UE serait confrontée à des conséquences majeures. On parle de perturbations industrielles, de pannes d’électricité et même d’un manque d’approvisionnement en chauffage.
« Assez de gaz pour 12 jours à 4 semaines »
Le Volkskrant écrit qu’en cas d’escalade du conflit entre la Russie et l’Ukraine, il n’y aura assez de gaz que pour quatre semaines. « Pourvu que les autres pays européens fassent preuve de solidarité et partagent leurs réserves de gaz avec les Pays-Bas », écrit le journal néerlandais.
Le graphique ci-dessous montre que l’infrastructure de stockage de gaz néerlandaise n’était remplie qu’à 30% le 21 janvier. Les années précédentes, on se situait toujours entre 60 et 80% lors de la même période.
Dans un exercice théorique que le journal De Tijd a réalisé en octobre, dans lequel les seuils techniques et économiques n’ont pas été pris en considération et les nouveaux approvisionnements par pipelines et navires de GNL n’ont pas été pris en compte, la Belgique est apparue comme l’un des pays les plus vulnérables. Notre pays ne pourrait compter sur son propre approvisionnement en gaz que pendant 12 jours.
Un porte-parole de Fluxys a reconnu que la capacité de stockage de la Belgique était limitée. « Mais notre pays bénéficie d’un réseau de transport de gaz très favorablement situé. De ce fait, il peut également bénéficier des grandes installations de stockage de la France et de l’Allemagne voisines ». Mais ces pays seront également en difficulté si Poutine ferme le robinet du gaz.
Le gaz qatari pourrait donc offrir une solution. Mais selon des sources au sein de l’administration américaine, l’émirat a des contrats à long terme avec des pays asiatiques. Les tentatives de détournement de l’approvisionnement vers l’Europe sont donc difficiles à mettre en place. Et même si l’Europe parvient à se désengager de l’Asie, le prix à payer sera élevé.
En outre, le Qatar est empêtré dans un différend avec l’UE concernant une enquête de la Commission européenne de 2018. Cela concerne des contrats fixes à long terme de Qatar Petroleum. Cette enquête a frustré Doha. Les investissements du pays dans des projets en France et en Belgique ont même été temporairement interrompus.