« Les vendeurs de biens immobiliers surestiment la valeur de leur bien de 20% »

Ceux qui ont des vues sur un bien immobilier doivent faire des pieds et des mains pour financer cet achat. Wesold, une start-up spécialisée dans l’achat immédiat de biens immobiliers résidentiels, constate que les prix de l’immobilier restent trop importants, en partie parce que les vendeurs surestiment le prix de leur bien.

Pourquoi est-ce important ?

Le resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) a rendu les prêts hypothécaires beaucoup plus chers. Par conséquent, de plus en plus de personnes éprouvent des difficultés à financer l'achat d'une maison ou d'un appartement. En principe, cela devrait entraîner un refroidissement du marché de l'immobilier. Néanmoins, les prix de l'immobilier restent élevés.

Dans l’actualité : Wesold constate que les personnes qui vendent une maison ou un appartement surestiment de 20 % la valeur de leur bien. Selon la start-up, il y a plusieurs explications à cela.

  • Une partie du problème vient des plateformes immobilières qui proposent des estimations gratuites de la valeur des maisons, comme iBuyer. « Celles-ci sont principalement basées sur des données passées qui ne sont aujourd’hui plus réalistes », explique Vincent Dumont, directeur opérationnel du comité d’investissement de Wesold. « Les vendeurs obtiennent donc une image faussée qui représente mal l’estimation du prix de leur bien. »
  • En outre, les vendeurs perdent de vue la performance énergétique. « De nombreux biens immobiliers en Belgique ont un mauvais score PEB. Cela a un impact important sur le prix de vente. Un bien avec un indice E ou G a du mal à trouver preneur : les coûts de main-d’œuvre et de matériaux pour les rénovations ont également augmenté », ajoute le rapport. « Les particuliers ne tiennent pas suffisamment compte de ces éléments dans leurs estimations.
  • Par ailleurs, une enquête récente de l’assureur AG Insurance a montré que 4 Belges sur 10 ne connaissent pas le score PEB de leur habitation.
  • La législation est en train de changer, aussi bien en Wallonie qu’à Bruxelles, et encourage la rénovation ou punit les logements mal isolés.

Inadéquation du marché immobilier

Impact : Selon l’expert, cette surestimation du prix d’un bien immobilier crée un décalage entre les prix de vente et les capacités de financement des acheteurs potentiels. « Il y a toujours plus de personnes qui cherchent un bien que de personnes qui en proposent un. La demande reste forte, mais ne rencontre plus l’offre en raison de prix de vente trop élevés », précise-t-il. « Près de la moitié des vendeurs que nous avons contactés nous confirment qu’ils n’ont pas trouvé d’acquéreur pour leur bien dans les quatre mois. »

  • Les emprunteurs peuvent également emprunter moins d’argent pour financer l’achat d’un logement en raison de la hausse des taux d’intérêt.
    • Le baromètre des taux d’intérêt d’Immotheker nous apprend que le taux d’intérêt d’un prêt hypothécaire d’une durée de 25 ans et d’une quotité (rapport entre le montant du prêt et la valeur d’achat) d’au moins 80 % est passé de 2,15 % à 3,64 % en un an. Par conséquent, une personne empruntant 250 000 euros doit payer 187 euros d’intérêts de plus par mois qu’une personne ayant contracté le même prêt il y a un an.
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