La crise ne touche pas que les entreprises. La plupart des universités ont vu leurs finances affectées par la pandémie. Une étude réalisée par l’Institute for Fiscal Studies révèle qu’au Royaume -Uni, 13 universités sont confrontées à ‘une perspective très réelle’ d’insolvabilité à la suite de l’épidémie, à moins qu’elles ne perçoivent des fonds du gouvernement.
Près de 8 % de tous les établissements d’enseignement supérieur du Royaume-Uni sont menacés. Les chercheurs affirment que pour sauver les institutions de la faillite, une injonction du gouvernement britannique sera nécessaire.
Les universités de haut rang, qui comptent un grand nombre d’étudiants étrangers, sont confrontées à la baisse de revenus immédiate la plus importante. Les établissements moins prestigieux restent néanmoins les plus exposés à la faillite, selon l’étude.
Entre 7,5% et 50% de pertes
Les conséquences économiques de la pandémie représentent ‘une menace financière de taille’ pour l’enseignement supérieur au Royaume-Uni. La plupart des établissements se retrouvant avec des actifs nets réduits, selon l’analyse.
Les estimations des pertes sont très variables, allant de 3 à 19 milliards de livres sterling, (entre 3,3 et 21 milliards d’euros), soit entre 7,5 % et 50 % du revenu annuel total du secteur. L’Institute for Fiscal Studies fait aussi état d’une baisse de 11 milliards de livres sterling, (12 milliard d’euros), soit environ un quart du revenu annuel total du secteur.
‘On observe de grandes variations parmi les institutions observées’, souligne l’étude. ‘Les universités qui accueillent majoritairement des étudiants étrangers sont confrontées à une perte de revenus significative mais elles disposent également de réserves financières plus importantes pour faire face à la crise’, indiquent les résultats de l’étude.
Les universités prestigieuses pourraient également compenser les pertes d’étudiants étrangers en recrutant davantage dans leur propre pays. Cependant, ‘les conséquences seraient désastreuses pour les institutions les moins bien classées, qui risquent alors de perdre une grande partie des étudiants qu’elles ciblent en temps normal, au profit d’universités dont la réputation est meilleure. Alors que beaucoup d’universités n’auront d’autre choix que de licencier pour compenser leurs pertes, la qualité de l’enseignement risque d’en pâtir.
Le recherche également touchée
L’enseignement supérieur britannique compte 165 établissements au total. D’après les analystes, pas moins de 13 universités pourraient ne plus être viables à long terme si le gouvernement n’intervient pas. Les experts de l’étude, financée par la Fondation Nuffield, suggèrent qu’un plan de sauvetage ciblé est nécessaire pour ‘maintenir ces institutions à flot’. Ils ajoutent que cette aide ne pourrait coûter ‘que 140 millions de livres sterling’ (environ 150 millions d’euros).
‘Ce renflouement ciblé serait de loin l’option la moins onéreuse’, déclare Elaine Drayton, économiste de l’Institue for Fiscal Studies. Le gouvernement pourrait également privilégier la recherche, également fort touchée par la crise, mais cette option ne solutionnerait que partiellement les problèmes rencontrés par les universités, les institutions ‘à risques’ étant moins actives dans la recherche.
Le Syndicat national des étudiants a déclaré que la crise avait ‘mis en évidence des failles majeures du fonctionnement de l’éducation britannique, qui fonctionne comme un marché’. Les porte-parole du ministère britannique de l’Éducation notent que les universités ont également accès à l’aide d’urgence fournie par le gouvernement aux secteurs touchés par la pandémie.