Les Saoudiens partent à la chasse au pétrole et au gaz dans le monde

Pour la première fois de son histoire, l’Arabie saoudite envisage de développer une entreprise internationale d’exploration et de production énergétiques. Le royaume souhaite doubler ses activités de production de pétrole et de gaz malgré ses ambitions de réduire sa dépendance aux hydrocarbures.

Khalid al Falih, ministre saoudien de l’Énergie et président de la compagnie pétrolière publique Saudi Aramco, a déclaré au journal économique britannique Financial Times que l’expansion à l’étranger serait un élément essentiel de l’avenir de la société.

« Saudi Aramco ne se concentrera plus exclusivement sur l’exploitation des ressources nationales », a souligné le ministre. « Le monde va devenir le terrain de jeu de Saudi Aramco. »

Réserves nationales

Saudia Aramco est la plus grande société productrice de pétrole au monde. Toutefois, elle ne s’est jamais aventurée à l’étranger pour l’extraction de ressources. La société a toujours compté sur ses vastes réserves nationales.

Selon al Falih, la société ambitionne désormais de devenir un acteur énergétique international comme Royal Dutch Shell ou ExxonMobil.

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman avait déjà annoncé d’importantes réformes. Il avait notamment insisté sur le fait qu’il souhaitait proposer une solution à la dangereuse dépendance au pétrole de son pays.

Cependant, selon al Falih, l’Arabie saoudite souhaite investir davantage dans un secteur qui a nourri son économie traditionnelle. Cette décision montre à quel point l’Arabie saoudite restera tributaire de ses prouesses pétrolières et gazières pour générer des revenus. Le pays s’efforce toutefois de se diversifier dans de nouveaux secteurs tels que la technologie, le tourisme, les soins de santé et les mines.

Bourse

L’Arabie saoudite et la Russie incitent les producteurs mondiaux de pétrole à réduire l’offre afin de soutenir les prix du pétrole. A la fin 2018, les prix du pétrole ont chuté de 40%. Le brut se situe maintenant autour de 60 dollars le baril. Cependant, afin de maintenir son budget en équilibre, l’Arabie saoudite a besoin de niveaux proches de 80 dollars le baril.

Falih a souligné que le pétrole et le gaz continueront à garantir à terme entre 40 et 50% des revenus du pays. Selon lui, ce niveau sera même maintenu même si les réformes économiques aboutissent.

Saudi Aramco a attiré l’attention de la communauté financière internationale lorsque le prince Mohammed a annoncé son intention de vendre les actions de la société énergétique nationale par le biais d’une cotation en bourse.

Selon les observateurs, ces ambitions ont été reportées indéfiniment. Al Falih a toutefois laissé entendre que ses projets d’expansion reflétaient la nécessité de plaire aux actionnaires extérieurs potentiels.

« Si des investisseurs de New York, Londres ou Tokyo investissent dans Saudi Aramco, ils veulent que l’entreprise soit capable de concurrencer les meilleures sociétés pétrolières internationales du monde. »

Plus