‘Les rapports sur la mort de la mondialisation ont été largement exagérés’

Après 75 ans de libre-échange, la mondialisation a cédé la place à une nouvelle ère de protectionnisme après la crise financière de 2008. L’entrée à la Maison Blanche d’un Donald Trump a accéléré ce mouvement. Le Covid-19 aurait fait le reste, car les chaînes d’approvisionnement mondiales redeviendraient régionales à la suite de la pandémie. Les importations laisseraient place à la production locale. Mais un nouveau rapport du groupe de réflexion allemand Kiel Institute for the World Economy réfute cela.

Tarifs commerciaux, droits de douane, interdictions d’importation, restrictions à l’investissement … la mondialisation est sur son lit de mort. Le président américain Trump a même récemment parlé de la déconnexion totale des économies américaine et chinoise. Mais contrairement aux déclarations et aux confrontations spectaculaires, la réalité dit le contraire.

Selon l’Institut allemand de Kiel pour l’économie mondiale, le commerce international se redresse encore plus vite qu’après la crise financière de 2008. Le commerce international a connu sa plus forte baisse depuis 1929. Mais selon le groupe de réflexion, la moitié de ce perte entre-temps déjà rattrapée. Une tendance qui continué pendant l’été.

Bien que cela puisse paraître paradoxal à première vue, la raison n’est pas loin à aller chercher. Comme nous voyageons moins et que nous allons moins au restaurant, nous dépensons (en ligne) plus d’argent en produits, dont une grande partie est importée.

Et le grand gagnant est… la Chine

C’est principalement la Chine qui profite de ce mouvement. Les exportations chinoises (voir ligne sombre sur le graphique) sont revenues à leurs niveaux de 2019. Le pays est susceptible d’être la seule grande économie à terminer 2020 avec une croissance économique. Grâce à la consommation intérieure, mais aussi grâce aux exportations.

Les pays dont les économies sont fortement tournées vers l’exportation se rétablissent également plus rapidement que les autres. La preuve en est qu’au deuxième trimestre 2020, seules 4 des 30 plus grandes compagnies aériennes du monde ont pu réaliser des bénéfices: Korean Air Lines, Asiana Airlines, China Airlines et EVA Airways. Tous sont basés en Corée du Sud ou à Taiwan et tirent l’essentiel de leurs revenus des services d’expédition de fret. En Europe, l’économie allemande tournée vers l’exportation se redresse également plus rapidement que celle des autres pays de l’UE.

On peut en conclure que bien que les relations entre les blocs de pouvoir économique deviennent de plus en plus compliquées, le Covid-19 donne en fait à la mondialisation un nouveau souffle.

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