Tous les prix augmentent, ce n’est pas un secret. Ceux de l’immobilier, notamment. Mais désormais une peine supplémentaire vient s’ajouter pour les acheteurs : les taux des prêts hypothécaires commencent à augmenter. Et ils sont partis pour une longue et douloureuse envolée, semble-t-il.
Alors qu’en début d’année, les banques ne s’attendaient pas vraiment à devoir augmenter les taux d’intérêt, elles n’y échappent désormais plus. « Cela a même commencé en janvier, avec un léger frémissement ne laissant cependant pas présager de la hausse qui est aujourd’hui bien réelle. Par le passé aussi, on a vu les taux légèrement repartir à la hausse puis rebaisser par la suite, mais cette fois-ci, la situation est complètement différente”, explique à la Dernière Heure Renaud Delpierre, courtier en crédits.
Auprès de certaines banques, il a déjà observé une augmentation de 0,5%, en l’espace de trois semaines. « Je n’ai jamais vu une telle hausse des taux en si peu de temps, depuis plus de dix ans », s’alarme-t-il. Sur le site Guide Epargne, un comparateur de prêts, les taux sont en augmentation aussi : le taux moyen, pour un prêt à 20 ans, dépasse les 2%, un record en trois ans.
Auprès des banques, le tableau est encore plus noir : le taux d’affiche (taux indiqué « en vitrine », avant négociation) dépasse même les 3%. Mais Renaud Delpierre tempère : si on amène 10% du prix du bien comme apport personnel, qu’on signe différentes assurances, qu’on domicilie son salaire et surtout qu’on paye de sa poche les différents frais liés à l’acquisition et à l’enregistrement du bien, on peut encore espérer un taux en dessous les 1,40 ou 1,50%. Mais jusqu’à quand?
La hausse est partie pour durer
Les taux des banques privées partent d’une base : le taux d’intérêt directeur. Celui-ci est fixé par les banques centrales. La Fed, Réserve fédérale américaine, a déjà orchestré une première hausse, et continuera de la sorte, tout comme la Banque d’Angleterre. La Banque centrale européenne y réfléchit de plus en plus, et une hausse des taux d’intérêt n’est plus exclue, et pourrait tomber pour la fin de l’année. Après elle, les banques centrales nationales, comme la Banque nationale Belgique, augmenteront leurs taux aussi, puis les banques privées également. Emprunter de l’argent coûtera plus cher chez elles aussi.
Comme partout, pour faire face à la hausse des prix, la meilleure astuce est de comparer et de faire jouer la concurrence.