Les opérations de paix multilatérales connaissent un fort déclin dans un contexte de tensions croissantes


Principaux renseignements

  • Le nombre de personnes déployées dans le cadre d’opérations de paix multilatérales a diminué de plus de 40 pour cent entre 2015 et 2024.
  • L’Afrique subsaharienne accueille le plus grand nombre de ces opérations, avec près de trois quarts (74 pour cent) du personnel déployé stationné dans cette région.
  • Les tensions géopolitiques au sein du Conseil de sécurité de l’ONU et les pénuries de financement exercent une pression croissante sur ces opérations cruciales.

Le nombre de personnel déployé dans les opérations de paix multilatérales a considérablement diminué, avec une baisse de plus de 40 pour cent entre 2015 et 2024. Cette diminution survient dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes et de déficits de financement, qui mettent de plus en plus de pression sur ces opérations cruciales, selon une analyse de l’Institut de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).

En 2024, 61 opérations multilatérales de paix étaient actives dans 36 pays ou territoires. Si le nombre de missions actives est resté relativement stable par rapport aux années précédentes, le déploiement global de personnel a connu une forte baisse. L’Afrique subsaharienne a accueilli le plus grand nombre de ces opérations (21), suivie par l’Europe (19), le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) (14), les Amériques (4), et l’Asie et l’Océanie (3).

Le nombre de personnel international dans les opérations de paix diminue

À la fin de 2024, environ 94 451 membres du personnel international étaient déployés dans le cadre de 57 opérations de paix. Ce chiffre représente une baisse de 42 pour cent par rapport à 2015 et de 6 pour cent par rapport à 2023. Près des trois quarts (74 pour cent) du personnel déployé étaient stationnés en Afrique subsaharienne, soulignant la concentration des efforts de maintien de la paix dans cette région.

La diminution du soutien aux opérations de paix multilatérales est liée à plusieurs facteurs. Les tensions géopolitiques au sein du Conseil de sécurité des Nations unies ont entravé la coopération, rendant de plus en plus difficile l’approbation et le déploiement de nouvelles missions. En outre, les contraintes budgétaires ont eu un impact sur l’efficacité et la durabilité des opérations existantes. Une crise de liquidité dans le budget des opérations de maintien de la paix des Nations unies, causée par des retards de paiement de la part des principaux contributeurs, a contraint certaines opérations à réduire leurs activités.

Conséquences du déclin

Les conséquences de cette tendance sont désastreuses. L’incapacité à résoudre efficacement les conflits par des moyens multilatéraux pourrait conduire les États à rechercher des solutions alternatives, telles que le déploiement de sociétés militaires privées ou la conclusion d’accords bilatéraux. Ces solutions s’avèrent souvent inadéquates et peuvent même exacerber les tensions existantes.

Les pays hôtes ont également exprimé leur inquiétude quant au retrait prématuré des soldats de la paix, craignant une résurgence des groupes armés et de la violence en leur absence.

Malgré ces difficultés, les experts soulignent que les opérations multilatérales de maintien de la paix restent des outils essentiels pour la gestion des conflits. Bien qu’elles soient confrontées à des obstacles importants, elles offrent un cadre précieux pour traiter des questions géopolitiques complexes et promouvoir la stabilité.

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