Les négociations gouvernementales de Bruxelles peuvent-elles encore être sauvées ? Le formateur David Leisterh (MR) a « un plan »


Principaux renseignements

  • Ahmed Laaouej, président des socialistes francophones à Bruxelles, s’en prend vivement à la N-VA dans une interview. Il affirme avoir indiqué dès le départ que le PS ne souhaitait pas entrer dans un gouvernement bruxellois avec la N-VA.
  • Si d’autres coalitions sont théoriquement possibles, elles ne semblent pas immédiatement réalisables dans la pratique.
  • Le formateur bruxellois David Leisterh (MR) espère toujours un gouvernement pour Noël et dit avoir « un plan ».

Les négociations gouvernementales à Bruxelles sont au point mort. Le PS ne veut pas coopérer avec la N-VA et il n’y a pas beaucoup d’alternatives. Pourtant, le formateur bruxellois David Leisterh (MR) ne veut pas perdre espoir. Le chef du PS bruxellois, Ahmed Laaouej, s’en prend ensuite à la N-VA.

Qu’est-ce qui l’a précédé?

Après de longues négociations, Groen, Vooruit, Open Vld et la N-VA sont finalement parvenus à un accord sur la coalition néerlandophone à Bruxelles à la fin du mois de novembre. Cela a permis d’entamer les discussions avec les partenaires francophones de la coalition, à savoir le MR, le PS et Les Engagés.

Cependant, le PS s’est rapidement retiré de ces négociations en raison de son mécontentement quant à la présence de la N-VA et aux propositions incluses dans la note de négociation.

Depuis lors, les négociations avec le gouvernement sont au point mort. Du côté flamand, cd&v est la seule alternative pour remplacer la N-VA, du côté francophone, Défi (5 sièges) et Ecolo (7 sièges) sont les options pour remplacer le PS. Seul Défi semble ouvert à cette idée, mais à des conditions particulières.

Ahmed Laaouej

S’adressant à De Morgen, Ahmed Laaouej, président des socialistes francophones à Bruxelles, revient sur la décision de son parti. « Mi-novembre, j’ai déclaré dans le journal que la N-VA était un problème pour nous. Depuis lors, ce parti n’a cessé de nous insulter et de nous provoquer, moi et mon parti. Theo Francken, dans De Afspraak, est venu couronner le tout », a-t-il déclaré. Dans cet épisode, Francken a déclaré que de nombreux Bruxellois n’allaient pas voter parce que « leur esprit est ailleurs, toujours au Maroc, toujours dans leur pays d’origine ». Il a également déclaré que s’ils allaient voter, ils feraient « ce que l’imam leur dit ».

« Francken dit ces choses depuis des années et il n’est pas le seul dans son parti. Les insultes continuent, les blessures continuent à saigner. Pendant tout ce temps, personne à la N-VA ne dit que trop c’est trop. Et c’est nous qui sommes à blâmer parce que nous ne voulons pas nous asseoir avec ce parti ? La N-VA a diffusé l’interview de Francken sur ses chaînes. C’est ainsi que ce parti fonctionne », a poursuivi Ahmed Laaouej.

La N-VA suit les pas du Vlaams Belang

« Un gouvernement devrait pouvoir fonctionner de manière stable pendant cinq ans. Cela ne fonctionnera pas avec le PS et la N-VA. La N-VA est un parti nationaliste et séparatiste qui a une idée très précise de Bruxelles. La N-VA a le droit d’avoir un tel programme, mais il est impensable qu’un gouvernement avec un tel parti et avec nous soit un jour stable », a-t-il poursuivi.

« La N-VA suit les pas du Belang. Je ne veux pas faire partie d’un tel gouvernement. Nous n’avons pas seulement une différence d’opinion, c’est une différence de vision de la société. Notre conflit avec la N-VA porte sur les valeurs, pas sur les positions », conclut M. Laaouej.

Open Vld

Ahmed Laaouej s’en prend ensuite aux autres partis flamands. « Soudain, l’Open Vld propose une soi-disant percée. Si la N-VA entre au gouvernement, elle veut faire la paix avec un commissaire du gouvernement. Un poste qui n’existe pas et qui doit être approuvé par une majorité au parlement. C’est-à-dire par les francophones ».

« Open Vld ajoute immédiatement que ce commissaire du gouvernement devrait avoir le budget comme compétence, avec en plus des mandats dans des conseils d’administration. Voilà les grandes gueules de l’austérité institutionnelle ! Ils ont pourtant commencé par créer des postes pour eux-mêmes. Ils se servent d’abord au buffet, et les francophones doivent être reconnaissants de pouvoir payer l’addition », explique-t-il.

Ce dernier point ne semble toutefois pas être un problème insurmontable pour le PS. Ahmed Laaouej dit qu’il peut accepter un commissaire du gouvernement pour l’Open Vld si la coalition néerlandophone à Bruxelles se compose de Goen, cd&v, Vooruit et Open Vld, sans la N-VA.

Le plan de Leisterh

Il n’est pas certain que cette dernière solution soit celle que proposera le formateur bruxellois David Leisterh (MR). Il semble toutefois optimiste. « J’ai un plan, mais je dois admettre que c’est très difficile », a-t-il déclaré vendredi. Il n’a pas voulu dévoiler les détails de ce plan pour l’instant.

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