Principaux renseignements
- Les ministres des finances de l’UE envisagent la création d’un fonds de défense commun afin d’alléger la pression de la dette.
- La proposition de Bruegel offre une solution alternative en maintenant une partie des investissements de défense en dehors des bilans nationaux.
- L’Europe pourrait réduire considérablement sa dépendance à l’égard des États-Unis en matière de besoins militaires d’ici à 2030, en mettant en commun les achats et en favorisant un marché européen unifié de la défense.
Pour répondre aux inquiétudes concernant la charge financière que représente l’augmentation des dépenses militaires, les ministres des finances de l’UE envisagent la création d’un fonds de défense commun. Cette initiative, proposée par le groupe de réflexion Bruegel sous le nom de Mécanisme européen de défense, vise à alléger la pression de la dette pour les États membres. Le fonds achèterait et posséderait des équipements de défense, en facturant aux membres des frais pour leur utilisation.
Inquiétude croissante face aux menaces éventuelles de la Russie
Cette proposition intervient dans un contexte d’inquiétude croissante face aux menaces potentielles de la Russie, qui incite les gouvernements de l’UE à donner la priorité à leurs propres capacités de sécurité plutôt que de s’en remettre uniquement aux États-Unis. Plusieurs pays de l’UE ont exprimé leur soutien préliminaire à ce modèle, citant sa faisabilité technique basée sur le Mécanisme européen de stabilité existant utilisé pour les renflouements de la zone euro.
La proposition de Bruegel
Actuellement, l’UE vise à augmenter les dépenses militaires de 800 milliards d’euros au cours des quatre prochaines années en assouplissant les règles fiscales relatives aux investissements dans le domaine de la défense et en contractant des emprunts communs sur le budget de l’UE. Cependant, ces approches soulèvent des inquiétudes quant à l’augmentation de la dette nationale, en particulier pour les pays très endettés. La proposition de Bruegel offre une solution alternative : maintenir une partie des investissements de défense en dehors des bilans nationaux.
Avantages potentiels d’ici 2030
D’ici à 2030, l’Europe pourrait réduire considérablement sa dépendance à l’égard des États-Unis pour ses besoins militaires en regroupant les achats et en favorisant un marché européen unifié de la défense. Le fonds donnerait la priorité aux « facilitateurs stratégiques », c’est-à-dire aux infrastructures et équipements essentiels mais coûteux qui sont souvent fournis par les États-Unis. Il s’agit par exemple des systèmes de commandement et de contrôle interarmées, du renseignement et de la communication par satellite, ainsi que du développement de systèmes d’armes avancés tels que les avions de chasse de cinquième ou sixième génération. En outre, elle pourrait se concentrer sur des systèmes d’armes intégrés cruciaux pour plusieurs pays, tels que la défense aérienne stratégique, le transport aérien à grande échelle, la logistique maritime, les missiles et la dissuasion nucléaire.
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