Le nombre de navires transportant du gaz naturel liquéfié vers l’Europe a augmenté de 70 % par rapport à l’année dernière.
Le recours au gaz naturel liquéfié, ou liquid natural gas (GNL) est l’un des moyens déployés par l’UE pour prévenir une crise énergétique. Ce produit de base, importé principalement des États-Unis, peut également servir de dernier recours en cas de fermeture du robinet à gaz russe vers l’Europe.
Le nombre de navires à GNL dans les eaux européennes a fortement augmenté depuis la menace d’une nouvelle invasion russe en Ukraine. En cas de conflit militaire, l’UE pourrait être confrontée à un prix sans précédent pour le gaz russe, voire à une interdiction totale des exportations de gaz. Dans ce cas, les navires à GNL pourraient être déployés de manière pratique pour livrer du gaz naturel liquéfié, depuis les Etats-Unis.
Sur la base d’images satellites, le journal japonais Nikkei Asia a conclu que le nombre de méthaniers en route vers l’Europe a considérablement augmenté avant même qu’un seul coup de feu n’ait été tiré à la frontière ukrainienne.
Congestion dans les ports européens?
Selon des recherches menées par Nikkei Asia, 40 navires à GNL en moyenne passeraient chaque jour ce mois-ci par la mer du Nord, la mer Baltique, la côte ouest de la France et la Méditerranée. Ce chiffre est supérieur de quelque 70% à celui de janvier 2021. À l’époque, il n’y avait qu’environ 24 de ces navires dans ces eaux chaque jour.
Comme c’est le cas pour les porte-conteneurs depuis la pandémie, la ruée soudaine des navires à GNL provoque progressivement la congestion des ports européens, selon le journal japonais. Le nombre de jours que ces gaziers passent dans les docks des ports d’Anvers et de Rotterdam a apparemment augmenté de façon spectaculaire.
Toutefois, si la connexion gazière avec la Russie est interrompue, il faudra beaucoup plus de navires à GNL. L’Allemagne dépend à plus de 60% de la Russie pour son approvisionnement en gaz naturel. Dix navires à GNL, transportant chacun environ 70.000 tonnes de gaz naturel liquéfié, sont nécessaires pour augmenter l’approvisionnement en gaz de l’Allemagne d’environ 1%.
« Éviter les chocs d’approvisionnement en cas d’invasion russe en Ukraine »
Le fait que de plus en plus de navires à GNL se dirigent vers l’Europe n’est pas une coïncidence. Vendredi dernier, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et le président américain Joe Biden ont signé une déclaration commune garantissant la sécurité énergétique de l’Europe et de l’Ukraine.
« Les États-Unis sont déjà le principal fournisseur de GNL de l’UE. Nos deux régions travaillent ensemble pour assurer un approvisionnement continu, adéquat et en temps voulu de l’UE en gaz naturel provenant de diverses sources dans le monde, afin d’éviter les chocs d’approvisionnement, y compris en cas de nouvelle invasion russe en Ukraine », ont déclaré les responsables politiques après avoir signé l’accord.
Un afflux de GNL pourrait en effet garantir un approvisionnement régulier en gaz naturel au sein de l’UE à court terme. Mais la Commission européenne devra chercher d’urgence des solutions à la congestion qui menace les ports.