Les investisseurs auraient tort de s’emballer après la hausse des principaux indices boursiers ces dernières 24 heures. C’est l’avis de Mike Wilson, directeur des investissements de Morgan Stanley.

À la clôture des marchés américains, hier, le Nasdaq terminait en hausse de plus de 4%. Le S&P 500 et le Dow Jones progressaient respectivement de 2,6% et de 1,4%. Concernant les valeurs technologiques, c’était tout simplement la plus forte hausse en 24 heures depuis novembre 2020.

Il est clair que les marchés vont mieux : depuis son point le plus bas, le 16 juin dernier, le S&P 500 a pris 10%.

Mais attention à l’emballement pour les investisseurs. Cette accalmie positive pourrait être de courte durée. En fait, ce qui a créé la hausse d’hier, comme à chaque fois, c’est que les actions de la Fed ont rencontré les attentes des marchés.

L’embellie sera de courte durée

En augmentant ses taux d’intérêt de 0,75%, la Fed n’a surpris personne. Mieux : cela pourrait montrer le début d’une décroissance de la montée des taux d’intérêt, suggérant que le pire est derrière nous, et que l’inflation a commencé à baisser. Un moment pivot attendu par tous les investisseurs.

Mais pour Mike Wilson, de Morgan Stanley, il faut se méfier. C’est un « piège », explique-t-il à CNBC. « Cette embellie, dans la perspective d’une baisse progressive de l’augmentation des taux d’intérêt, sera de courte durée, puisque devrait suivre une récession », selon l’expert. « Le marché se redresse toujours une fois que la Fed arrête de grimper jusqu’au début de la récession… [Mais] il est peu probable qu’il y ait beaucoup d’écart cette fois-ci entre la fin de la campagne de hausse de la Fed et la récession. »

Récession

Pour l’heure, les résultats des entreprises au 2e trimestre sont globalement satisfaisants, et dépassent même certaines attentes, ce qui a contribué au rallye d’hier. Mais le 3e trimestre sera sans doute plus douloureux.

Un rapport sur le PIB américain vient de tomber. Et il montre une perte de croissance pour le 2e trimestre consécutif.

Pour Mike Wilson, il est clair qu’une récession n’est plus qu’une question de temps. D’ailleurs, ses prévisions pour la fin de l’année ne sont pas optimistes, il s’attend à ce que le S&P 500 baisse de 3% par rapport à hier, et de 19% par rapport à son point le plus haut, en janvier.

« Nous approchons de la fin. Je veux dire que ce marché baissier dure depuis un certain temps. Mais il ne s’arrêtera pas maintenant. Nous devons avoir ce dernier mouvement, et je ne pense pas que le plus bas se situait en juin », a prédit l’expert.

Bref : prudence. L’inflation pourrait montrer des signes de ralentissement, ce qui déclencherait une d’escalade de l’augmentation de taux de la Fed. Mais il n’est pas improbable qu’une récession vienne très vite casser la bonne ambiance sur les marchés.