Les critiques fusent contre Microsoft, qui aurait permis la ‘surveillance du lieu de travail’, grâce à un outil prévu pour améliorer la productivité d’une entreprise. Les moindres faits et gestes des employés sur les logiciels de la marque sont collectés par les employeurs.
Office 365 pour les entreprises possède une fonctionnalité nommée ‘score de productivité’. Elle permet de ‘vous fournir une visibilité sur le fonctionnement de votre organisation’, selon le blog de Microsoft. Mais dans les faits, elle collecte de nombreuses données sur l’utilisation des services comme la boite mail, mais aussi la connectivité du réseau ou la productivité sur les documents en ligne.
De base, les rapports sont pour toute l’entreprise, mais il est possible de voir les données par employé. Il est alors possible de savoir qui participe le moins aux conversations de groupe, qui n’envoie pas beaucoup de mails ou encore qui travaillent peu sur les documents partagés.
Pour David Heinemeier Hansson, co-fondateur de la suite bureautique Basecamp, Microsoft propose tout simplement ‘le système de surveillance du lieu de travail le plus invasif à ce jour’. Il ajoute : ‘Être sous surveillance constante sur le lieu de travail est un abus psychologique’. Les employés peuvent ainsi craindre de ne pas paraitre assez productifs, au point de faire des heures supplémentaires, de limiter les pauses, pourtant bénéfiques pour le bien-être au travail, etc.
Une aide informatique
‘Permettez-moi d’être clair: le score de productivité n’est pas un outil de suivi du travail’, a déclaré Jared Spataro, vice-président corporate chez Microsoft, dans un document de défense. Selon lui, le logiciel est là pour aider l’entreprise à améliorer ses performances informatiques. L’outil doit permettre aux employeurs de voir là où il y a des problèmes techniques comme un démarrage lent, les collaborations inefficaces ou une mauvaise connexion au réseau. ‘Le score de productivité consiste à découvrir de nouvelles méthodes de travail, à offrir à vos employés une excellente collaboration et des expériences technologiques exceptionnelles’, ajoute Spataro.
Mais cela n’a pas calmé les critiques. Surtout qu’avec la crise du coronavirus et le télétravail, la surveillance des employés s’est exacerbée. De nombreux employeurs n’ont pas confiance en leurs employés pour bien travailler s’ils ne sont pas au bureau. L’utilisation de ce logiciel est un pas de plus vers le contrôle des employés.
Lire aussi: