Les livraisons via Nord Stream vont reprendre, les prix du gaz baissent : l’Europe souffle… pour 1.000 heures

Suite à des travaux de maintenance entamés mercredi, toutes les livraisons de gaz via Nord Stream 1 sont actuellement interrompues. Si certains craignaient que la Russie n’en profite pour ne pas redémarrer l’approvisionnement, il n’en sera rien. En tout cas pas pour cette fois.

C’était prévu. Depuis mercredi matin, la Russie n’envoie plus de gaz vers le Vieux Continent via le gazoduc Nord Stream 1. Il avait été annoncé que ces travaux de maintenance s’achèveraient vendredi. Et tout porte à croire que cela sera bien le cas.

D’après les ordres d’expédition publiés par Gazprom, les livraisons reprendront ce samedi, à partir de deux heures du matin (heure de l’Allemagne, le pays de destination du gaz). Les flux reprendront à 20% de leur capacité. Soit le même niveau qu’en début de semaine, avant les travaux. Notons que les ordres ne correspondront pas tout de suite aux flux réels : il faudra un peu de temps avant que ces 20% soient à nouveau atteints.

La Russie n’utilise plus que 20% des capacités de Nord Stream 1 depuis la fin du mois de juillet. Elle invoque des problèmes techniques liés aux sanctions internationales qu’elle subit en représailles à la guerre en Ukraine. Côté européen, on pense plutôt qu’il s’agit d’une tactique tout à fait délibérée visant à faire exploser les prix – ce qui est réussi.

Plus forte baisse depuis la mi-mars

Cette reprise des livraisons pourra rassurer les plus pessimistes. En effet, à chaque fois que la Russie annonce devoir opérer à une maintenance sur Nord Stream 1, certains craignent qu’elle n’en profite pour encore réduire les flux une fois les travaux terminés – voire les interrompre définitivement. Ce ne sera donc pas le cas ici.

De quoi, espère-t-on, éviter aux prix de repartir à la hausse. Car justement, ces derniers jours, ils ont connu une nette baisse. Le TTF néerlandais a clôturé jeudi sous les 240 euros et est même descendu ce vendredi matin autour des 220 euros. En une semaine, il a perdu près de 30%. Il faut dire qu’il avait littéralement explosé la dizaine jours précédents, mais il n’empêche qu’il s’agit de la plus nette chute depuis la mi-mars. Une baisse principalement liée au fait que les stocks européens se remplissent très bien.

Ces bonnes nouvelles ne dissipent toutefois pas toutes les inquiétudes. L’Europe craint toujours que la Russie ne finisse à un moment donné par stopper totalement ses livraisons. Dans ce cas, même des stocks entièrement reconstitués ne suffiraient pas à éviter des rationnements, surtout si l’hiver s’avère rigoureux.

Concernant Nord Stream 1, la prochaine échéance est fixée à la mi-octobre. En effet, selon Gazprom PJSC, la seule turbine en état de marche au point d’entrée de la liaison doit subir une maintenance technique toutes les 1.000 heures, soit une bonne quarantaine de jours. À ce moment-là, l’approvisionnement sera à nouveau interrompu pendant quelques jours. Et les craintes d’une non-reprise resurgiront.

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