“Les groupes d’extrême droite européens utilisent les mêmes techniques de recrutement que les islamistes”

Selon un nouveau rapportecité par The Independent, les extrémistes des mouvements d’extrêmedroite d’Europe s’intègrent parfaitement dans la vie politique enévitant la violence de rue et en adoptant les mêmes techniques derecrutement que les djihadistes.  

Ce rapport a été réalisépar Counter Extremism Project,  une ONG à but non lucratif quilutte contre les groupes extrémistes. Selon cette organisation, lespersonnalités anti-islamistes rejettent publiquement la violence,s’intègrent dans le courant politique et détournent les questionsd’actualité afin d’étendre l’attrait qu’ils ont sur le public.

Potentiel deradicalisation

« Se représenter decette manière est sans aucun doute une tactique pour accroître laportée de leur message et le potentiel de radicalisation », adéclaré David Ibsen, directeur exécutif du Counter ExtremismProject.

Selon Ibsen, lespersonnalités anti-islamistes et les nationalistes blancs utilisentdes canaux en ligne afin de construire des communautés autour deproblèmes spécifiques, comme cela avait déjà été le cas avecdes djihadistes qui tiraient profit de sujets tels que la guerre enIrak et les frappes aériennes.

« Le véritable problèmeest qu’avec le pouvoir des réseaux sociaux, ces revendicationscréent un écosystème où les personnes à la recherche demouvements politiques traditionnels et légitimes ont accès à laculture extrémiste. »

« Ce que nous ne pouvonspas ignorer, c’est la manière dont ces groupes vont affecter lepluralisme, la paix et la tolérance », a encore ajouté Ibsen.

Populisme

Selon le rapport, certainsgroupes d’extrême droite souscrivent ouvertement à une suprématieblanche violente tandis que d’autres propagent des positionsradicales sous prétexte de populisme. Les partis politiques etgroupes d’extrême droite européens se détournent despréoccupations légitimes concernant le terrorisme islamiste et fontdes immigrants des boucs émissaires responsables des difficultéséconomiques des jeunes Européens.

Plus de 70 ans après ladéfaite de l’Allemagne nazie, les mouvements ethno-nationalistes etsuprémacistes blancs d’Europe continuent de progresser.

« Les groupes populistesaffirment qu’ils protègent les Européens qui travaillent dur etqu’ils préservent leurs moyens de subsistance et leur héritage desmenaces économiques et culturelles posées par les immigrants et lesminorités ethniques. Cependant, bien que ces groupes n’associent pasdirectement leur idéologie au nazisme, leur propagande dépeint lesimmigrants et les minorités ethniques de la même manière que lapropagande nazie décrivait les juifs en les rendant responsables destroubles économiques et en les présentant comme une grave menacepour l’identité nationale.”

Soutien populaire

Selon les chercheurs, lespartis populistes Alternative für Deutschland en Allemagne et laLega Nord en Italie ont pu récolter un soutien populaireconsidérable car ils promettent de défendre leurs pays respectifscontre les attaques culturelles d’immigrants et l’influenceétrangère.

Le groupe nationalisteblanc paneuropéen Mouvance identitaire, originaire de France, aouvertement débattu dernièrement de la manière dont il envisageaitde s’engager auprès de la population étudiante et de cibler les18-30 ans grâce à une présence plus importante sur les réseauxsociaux dans plusieurs langues.

Selon Counter ExtremismProject, la Mouvance identitaire a renoncé à la violence pour sefocaliser sur les réseaux sociaux. Le groupe utilise également lesmanifestations pour se présenter comme un mouvement légitime ettraditionnel qui protège la culture européenne.

Les chercheurs ont encoreexpliqué que des groupes similaires avaient pu obtenir un soutienpopulaire en s’en prenant aux minorités plutôt qu’en défendantouvertement la suprématie blanche.

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