Si une majorité des entreprises de la S&P 100 se disent prêtes à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, seulement 40% d’entre elles ont fait pression auprès des législateurs pour que des mesures soient prises.
L’organisation à but non lucratif Ceres (Coalition pour des économies écoresponsables) a publié un nouveau rapport concernant l’engagement réel des entreprises américaines de la S&P 100 vis-à-vis du changement climatique. Si en 2019, plus de 90% des entreprises de la S&P 100 – top des 100 plus grandes sociétés cotées à la bourse américaine – se sont engagées à réduire leurs émissions de carbone, moins de la moitié d’entre elles ont plaidé auprès des législateurs américains en faveur d’une politique climatique fondée sur la science.
Selon le rapport du Ceres, au cours des cinq dernières années, seulement 40% des sociétés de la S&P 100 ont en effet concrétisé leur engagement contre les changements climatiques, mais le plus intéressant dans ce rapport est que 21% de ces entreprises se sont prononcées contre des politiques climatiques fondées scientifiquement.
Autrement dit, pour beaucoup d’entreprises, se dire engagée pour le climat est avant tout un argument marketing, une manière de se faire bien voir par les consommateurs. En gros, du greenwashing. C’est notamment le cas de Netflix qui a récemment annoncé son projet de réduire considérablement ses émissions de gaz à effet de serre sans pour autant plaider publiquement en faveur de politiques climatiques spécifiques, souligne Ceres.
« Ces entreprises qui ne font pas activement pression en faveur de politiques climatiques fondées sur la science travaillent efficacement contre elles-mêmes », estime Steven Rothstein, directeur général de Ceres. Selon lui, ces entreprises mettent « leur réputation et leurs performances financières » en péril en agissant de la sorte.
En Belgique
Mais les entreprises américaines ne sont pas les seuls mauvais élèves. En Europe, de nombreuses sociétés ne font rien pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Dans certains cas, elles s’y prennent tout simplement mal. C’est le cas de près d’un tiers des grandes entreprises belges. Mais les choses pourraient évoluer d’ici quelques années puisque la Commission européenne a adopté en avril dernier un texte qui – s’il est approuvé – imposera dès 2024 aux entreprises de plus de 250 employés de publier des rapports chiffrés concernant leurs émissions de gaz à effet de serre et leurs efforts pour les réduire.
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