Dimanche, le gouvernement américain a prévenu qu’il imposerait ‘probablement’ des sanctions à Pékin si la Chine mettait effectivement en oeuvre une loi sur la sécurité hautement controversée. Celle-ci renforcerait considérablement la mainmise des autorités sur Hong Kong et signerait pour certains la fin de l’ancienne colonie britannique.
Cette nouvelle loi sur la sécurité nationale vise à interdire les actes poussant à la chute du gouvernement central, mais aussi l’ingérence étrangère à Hong Kong. Si Pékin impose sa volonté, la législation de ce territoire sera à présent dictée par le Parti communiste chinois. Juridiquement, ce sera compliqué à appliquer, mais Pékin ne s’arrête pas pour si peu.
‘Il est impératif que la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong et son mécanisme de mise en oeuvre s’applique sans le moindre délai’, a affirmé dimanche le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi. ‘Les actes violents et terroristes continuent à monter et des forces étrangères se sont profondément et illégalement ingérées dans les affaires de Hong Kong’, a-t-il ajouté pour justifier cette nouvelle loi vivement critiquée.
Les tensions ont repris dans l’ancienne colonie britannique à la suite de cette annonce. Dimanche, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues hongkongaises pour la première fois depuis l’annonce de cette nouvelle loi. Les affrontements avec les forces de l’ordre ont repris de plus belle, à coup de gaz lacrymogène et de dizaines d’arrestations. La pandémie semble déjà bien loi à Hong Kong, qui craint pour sa survie.
Menaces américaines
Face à ces tensions grandissantes, le gouvernement américain menace Pékin de sanctions si la loi est effectivement appliquée. C’est ce qu’a prévenu dimanche le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Robert O’Brien, affirmant que ce projet de loi représente une ‘prise de contrôle’ de Hong Kong.
Il a ajouté que le secrétaire d’État américain Mike Pompeo ne serait probablement pas en mesure de certifier que la ville conserve un ‘degré élevé’ d’autonomie si cette loi est appliquée. Conséquences pour O’Brien: l’imposition de sanctions américaines contre la Chine en vertu du Hong Kong Human Rights and Democracy Act de 2019.
Centre financier
Le conseiller à la sécurité nationale s’est par ailleurs inquiété du statut de l’ancienne colonie britannique revenue aux mains de la Chine en 1997: ‘Il est difficile de voir comment Hong Kong pourrait rester le centre financier asiatique qu’il est devenu si la Chine prend le dessus’, a-t-il déclaré à NBC, ajoutant que Hong Kong tient son statut grâce à l’État de droit qui protège la libre entreprise et un système capitaliste.
‘Si toutes ces choses disparaissent, je ne sais pas comment la communauté financière pourra y rester. Ils ne vont pas rester à Hong Kong pour être dominés par la République populaire de Chine, le parti communiste.’
Pompeo a quant à lui indiqué que cette loi ‘sonnerait le glas’ pour Hong Kong.
En outre, près de 200 personnalités politiques du Royaume-Uni, d’Europe, d’Australie, d’Amérique du Nord et d’Asie ont déjà condamné la loi liberticide dans une déclaration commune. Mais pour l’instant, la réprobation se limite aux paroles, sans les actes.
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