Les chiffres mirobolants du tourisme de luxe en Europe: jusqu’à 170 milliards d’euros de recettes tous les ans, et ils pourraient bientôt tripler

Avec sa gastronomie, son histoire, sa culture et ses possibilités de shopping, l’Europe attire les riches touristes. Ils y dépensent jusqu’à 170 milliards d’euros par an, selon une étude du secteur. Dans dix ans, ils pourraient même dépenser plus de 500 milliards par an.

Au sortir de la crise sanitaire, les pays attendent impatiemment le retour, à grande échelle, des touristes. Ils vont surtout vouloir compter sur les plus riches. Une récente étude réalisée pour l’European cultural and creative industries alliance (ECCIA), un regroupement d’associations de marques de luxe et d’institutions culturelles, dresse le portrait du secteur : tous les ans, le tourisme de luxe rapporte entre 130 et 170 milliards d’euros à l’Europe, relate BFM Business.

C’est que les touristes fortunés pèsent dans l’économie du secteur. Ils ne représentent que 2% de l’occupation des structures d’accueil, les hôtels et autres. Mais ils pèsent 22% des recettes globales. Plus précisément, ils représentent 22% des recettes de l’hébergement, et 33% des dépenses dans le shopping, le divertissement et la culture. Ils dépensent aussi huit fois plus lors de leurs voyages que la moyenne globale des vacanciers. Et leur accueil crée plus d’emplois, notamment dans l’hôtellerie : les établissements haut de gamme emploient deux fois plus de personnes que les autres structures hôtelières, montre encore l’étude.

Gastronomie, shopping, culture

L’Europe est la région la plus visitée du monde. Le Vieux Continent a différentes ressources pour attirer les riches touristes : « On sait que les touristes haut de gamme préfèrent visiter l’Europe pour des raisons de gastronomie, de culture, d’histoire, d’art, de shopping », explique Bénédicte Epinay, déléguée générale du Comité Colbert, une association française qui regroupe différentes maisons de luxe et institutions culturelles, et qui représente la France au sein de l’ECCIA.

La France, où la capitale Paris a récemment été classée ville la plus attrayante du monde, arrive en tête dans les dépenses, avec l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni. Ces quatre villes dépassent toutes les 20 milliards d’euros de recettes. En Grèce aussi, ces revenus ne sont pas négligeables : le tourisme de luxe y représente 10 milliards d’euros, soit 7% du PIB.

A côté de l’attrait pour la gastronomie, l’histoire et l’art, le rapport fait également état de nouvelles tendances : les riches touristes sont attirés par la nature et le développement durable. Les pays nordiques, la Croatie et la Slovénie notamment se distinguent dans ces aspects. Mais pour l’organisation l’Europe est encore en deçà d’autres pays comme le Japon, Bali en Indonésie ou l’Australie. C’est une part du marché qui peut encore s’améliorer.

Vers 520 milliards d’euros par an

Pour les années à venir, le secteur estime que les recettes pourraient tripler. Entre 2030 et 2035, le tourisme de luxe devrait rapporter 520 milliards d’euros par an aux pays européens, avec « un plan pour le développement du tourisme haut de gamme en Europe », selon Matteo Lunelli, président de l’association.

Un élément dans un tel plan serait par exemple de rendre l’accès plus facile aux touristes. L’association s’inspire de la province chinoise de Hainan, en voie de devenir un port de libre-échange, et elle même inspirée par Dubaï et Singapour, où les gouvernements mettent en place des politiques pour favoriser le secteur du luxe.

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