Les rendements belges à dix ans dépassent la barre des 2 % pour la première fois en huit ans, dans une première réaction à la nouvelle orientation monétaire de la Banque centrale européenne. Cela se traduira presque certainement par une hausse des taux d’intérêt pour les prêts hypothécaires.
- La BCE a confirmé ce vendredi qu’elle mettrait bientôt fin à ses achats de soutien d’obligations d’État de la zone euro, laissant entrevoir une hausse des taux de 25 points de base en juillet – et peut-être de 50 points de base supplémentaires en septembre – tout en relevant également ses prévisions d’inflation.
- Chacun de ces trois facteurs a exercé une pression à la hausse sur les rendements des obligations d’État, y compris celles de l’État belge. Dans une première réaction aux annonces de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, le taux d’intérêt à 10 ans sur les titres d’État belges est passé légèrement au-dessus de 2 %. Cela ne s’était pas vu depuis 2014.
- En 2020 et début 2021, le taux d’intérêt à dix ans était encore négatif. L’État pouvait donc emprunter gratuitement et recevait même de l’argent.
- Le franchissement de la barre des 2 % aujourd’hui était inévitable. Les marchés obligataires avaient déjà anticipé la fin de la politique d’argent gratuit de la BCE au cours des derniers mois : depuis le début de l’année, le rendement belge à 10 ans est passé de zéro à 2 %.
- Cela a notamment des conséquences sur un type de prêt immobilier : le prêt hypothécaire à taux fixe. Les banques déterminent ce taux d’intérêt sur la base du taux d’intérêt à long terme des papiers d’État. Les taux hypothécaires fixes ont donc augmenté ces dernières semaines, et continueront probablement à le faire.
- Les taux plancher des années 2020 et 2021 appartiennent donc au passé sur le marché hypothécaire. Selon le baromètre de la chaîne de conseil Immotheker Finotheker, le taux hypothécaire fixe sur 20 ans (qui permet d’emprunter 80 à 100 % de la valeur d’achat) est déjà passé de 1,50 à 2,48 % l’année dernière.
- Quiconque a emprunté à moins de 2 % fait une bonne affaire en termes de pouvoir d’achat, compte tenu du taux d’inflation actuel de près de 9 %. Le taux d’intérêt réel (intérêt moins inflation) est alors négatif de plus de 7 %.
MB