Sept ans après le premier référendum sur son indépendance, l’Ecosse semble bien partie pour en organiser un second. C’est en tout cas le souhait de la Première ministre… et d’une (courte) majorité d’Ecossais. Et le SNP compte l’organiser coûte que coûte.
Ce dimanche, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a énoncé sur la BBC la volonté de son parti (Scottish National Party) d’organiser un nouveau référendum consultatif sur l’indépendance de l’Ecosse. Le processus sera lancé si le SNP reste au pouvoir après les élections du mois de mai prochain.
‘C’est ça, la démocratie. Il ne s’agit pas de ce que je veux ou de ce que Boris Johnson veut’, a déclaré la Première ministre écossaise.
Si Sturgeon se montre si ferme, c’est car le Premier ministre britannique a déjà fait part à de multiples reprises de son refus d’autoriser un nouveau référendum. Qu’à cela ne tienne, le SNP a déjà établi un carnet de route qui lui devrait lui permettre d’outrepasser légalement le potentiel refus de Westminster, a indiqué la Sturgeon. Le parti compte s’appuyer sur un décret de l’article 30 du Scotland Act 1998 qui permet au parlement écossais d’adopter des lois normalement réservées à son homologue britannique.
‘Il ne saurait y avoir de justification morale ou démocratique au refus de cette demande’, indique le document du SNP, qui ajoute qu’un refus du gouvernement britannique serait ‘insoutenable tant sur le plan intérieur qu’à l’étranger’.
Nouveau sondage
Cette annonce de Sturgeon survient le jour où le Sunday Times publie un tout nouveau sondage sur le même sujet. Celui-ci indique que 50% des Ecossais sont favorables à la tenue d’un nouveau référendum. En excluant les indécis, le soutien au référendum passe à 52%.
‘Les sondages montrent maintenant qu’une majorité de personnes en Écosse veulent l’indépendance. Si le SNP remporte les élections écossaises dans quelques mois en proposant de donner ce choix au peuple, quel démocrate pourrait à juste titre s’y opposer ?’, a demandé la Première ministre écossaise.
Rappelons que le premier référendum sur l’indépendance de l’Ecosse avait été organisé en 2014, déjà à l’initiative du SNP. A l’époque, le ‘non’ l’avait emporté, avec 55% des voix.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. D’après Sturgeon, davantage d’Ecossais seraient à présent favorables à l’indépendance. Ils n’ont pas apprécié le Brexit. Si les Britanniques avaient voté, en 2016, en faveur d’une sortie de l’Union européenne (51,9%), les Ecossais s’y étaient opposés (62%). La Première ministre écossaise a déjà émis l’hypothèse d’un rattachement de l’Ecosse à l’UE si elle venait à obtenir son indépendance.
Notons que le Sunday Times a également sondé les Nord-Irlandais. 51% d’entre eux seraient favorables à une réunification avec l’Irlande. Ce qui démontre une fissure supplémentaire dans le Royaume-Uni.