Le tourisme mondial a fait un bond en arrière de 30 ans avec la pandémie

Le nombre d’arrivées internationales a diminué de 72% au cours des dix premiers mois de cette année par rapport à la même période l’année dernière. Une combinaison des restrictions de voyage, d’une faible confiance des consommateurs et des différentes mesures pour endiguer l’épidémie a fait que le secteur du tourisme a enregistré la pire année de son histoire. C’est en tout cas ce qu’indique un rapport de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).

Le rapport affirme qu’au cours des dix premiers mois de cette année, il y a eu 900 millions de voyages touristiques internationaux de moins que pendant la même période l’année dernière. Cela s’est traduit par une perte de 935 milliards de dollars. ‘Le coup porté au secteur du tourisme cette année est plus de dix fois supérieur à la perte subie après la crise financière mondiale il y a onze ans’, indique le compte-rendu.

30 ans

‘L’arrivée du vaccin contre le virus renforce sans aucun doute la confiance des voyageurs, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant qu’une reprise notable puisse être signalée’, déclare Zurab Pololikashvili, secrétaire générale de l’Organisation mondiale du tourisme. ‘Nous devons donc intensifier nos efforts pour ouvrir les frontières nationales en toute sécurité et soutenir en même temps les emplois et les entreprises du secteur du tourisme.’

‘Il devient de plus en plus évident que le tourisme est l’un des secteurs les plus touchés par cette crise du coronavirus’, note Zurab Pololikashvili. ‘On estime que l’activité touristique va diminuer de 70 à 75% sur l’ensemble de l’année. Cela signifie que le tourisme mondial sera ramené au niveau d’il y a trente ans’.

Au total, on s’attend à un milliard d’arrivées en moins, avec une perte de recettes d’environ 1.100 milliards de dollars. En conséquence, le produit intérieur brut mondial pourrait diminuer de plus de 2.000 milliards de dollars.

L’Asie-Pacifique a été la plus touchée avec une contraction de 82% au cours des dix premiers mois de cette année, suivie du Moyen-Orient (73%) et de l’Afrique (69%).

Avec une baisse de 68%, l’Europe et l’Amérique ont été les plus épargnées, principalement grâce à une brève reprise de l’activité touristique l’été dernier. Sur de nombreux marchés, dont la Chine et la Russie, une reprise du tourisme a par ailleurs été enregistrée.

Une résurgence de cas

Toutefois, l’organisation souligne que la résurgence de cas constatée ces dernières semaines a conduit à la réintroduction d’un certain nombre de restrictions.

L’organisation du tourisme affirme qu’elle s’attend à ce que la distribution des différents vaccins contre le coronavirus rétablisse progressivement la confiance des consommateurs dans le tourisme, tandis qu’en même temps, un nombre croissant de destinations  devrait réduire ces restrictions. 

Il convient de noter que 82% de toutes les destinations étaient fermées à la fin du mois d’avril. Fin octobre, 18% des destinations étaient encore inaccessibles.

‘On peut s’attendre à une forte reprise au cours du second semestre de l’année prochaine’, note l’organisation du tourisme. ‘Néanmoins, il faudra attendre entre deux ans et demi et quatre ans avant de connaître à nouveau un pic semblable à celui d’avant la crise’. 

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