Face à la flambée des prix du carburant, quelques pays ont pris des mesures fortes permettant de maintenir les tarifs à des niveaux raisonnables. Forcément, cela attire les frontaliers.
Pour conter la hausse des prix, la Pologne a brandi un arsenal de mesures, parmi lesquelles une réduction à 0% de l’accise et une exonération de la TVA pour les carburants. Conséquence directe: les prix du carburant y sont bien plus bas que dans les pays voisins. Ce qui pousse certains, notamment en Slovaquie, à passer la frontière pour faire bien plus que le plein.
Euractiv rapporte ainsi qu’un véritable tourisme du carburant est en train de se former en Europe de l’Est. L’essence et le diesel sont environ 25 et 35 centimes d’euro moins chers en Pologne qu’en Slovaquie. Avec un réservoir de 50 litres, il y a donc près d’une vingtaine d’euros par plein à économiser. Pour que ça soit encore plus rentable, ces nouveaux touristes reprennent dans leurs bagages du carburant en dehors de leur réservoir. Les gains sont donc encore bien plus importants.
Pénurie
Face à cet afflux de clients étrangers, des stations polonaises se sont retrouvées en manque de carburant. Certaines ont même été contraintes de fermer plusieurs heures. Car en plus des Slovaques, de nombreux Allemands et Tchèques ont également traversé la frontière.
Les autorités polonaises estiment que cela ne peut plus durer. L’Inspection des transports routiers a annoncé qu’elle allait procéder à des contrôles. « Notre patrouille vérifiera si de grandes quantités de carburant sont transportées dans les voitures, en dehors des réservoirs de carburant à la frontière avec la Slovaquie à Chyżne. Ce serait dangereux », a-t-elle déclaré.
La loi polonaise stipule qu’une voiture qui franchit la frontière ne peut avoir plus de quatre bidons de 60 litres de carburant en dehors du réservoir d’essence à son bord, à condition que les bidons soient conformes aux normes européennes. En s’y conformant, nombre de Slovaques devraient tout de même continuer à s’y retrouver.
Notons que la Hongrie est dans la même situation que la Pologne depuis mi-novembre et le gel des prix décrété par le gouvernement, fixant notamment le prix de l’essence 95 à 1,34 euro le litre. Ce gel pourrait être prolongé au-delà de la mi-février… ce qui risque de ruiner de nombreux détaillants hongrois.