Stress lié au travail : plus de 10 000 décès et 100 milliards par an dans l’UE


Principaux renseignements

  • Environ 6 190 personnes meurent chaque année d’une maladie coronarienne due à un stress psychosocial lié au travail.
  • Un nombre alarmant de 4 843 décès sont attribués à la dépression et au suicide liés au travail chaque année dans l’UE.
  • Les employeurs assument une part importante de la charge financière associée aux problèmes de santé mentale sur le lieu de travail.

Une étude récente de l’Institut syndical européen (ETUI) a révélé le coût faramineux de plus de 100 milliards d’euros par an des problèmes de santé mentale liés au travail dans l’Union européenne. L’étude quantifie la charge financière associée aux maladies cardiovasculaires et aux troubles dépressifs liés à cinq risques psychosociaux clés : stress excessif, horaires de travail prolongés, instabilité de l’emploi, déséquilibre entre l’effort et la récompense, et harcèlement sur le lieu de travail.

Ces risques ont des conséquences désastreuses et contribuent à un nombre important de décès chaque année dans l’UE. L’étude a révélé qu’environ 6 190 personnes perdent la vie chaque année en raison de maladies coronariennes liées à ces facteurs de stress psychosociaux. En outre, un nombre alarmant de 4 843 décès sont attribués à la dépression et au suicide liés au travail. Ces chiffres soulignent la gravité des risques psychosociaux sur le lieu de travail, qui dépassent même les accidents physiques en tant que principale cause de décès chez les travailleurs.

Charge financière

L’étude de l’ETUI souligne également l’impact économique substantiel de ces risques. Les employeurs et les employés partagent la charge financière, même si la répartition peut être inégale. Dans le cas de la dépression, plus de 80 pour cent du coût total a été attribué aux facteurs psychosociaux au travail en 2015, impactant principalement les employeurs par la baisse de la productivité et l’absentéisme des employés.

La recherche souligne l’importance du présentéisme – lorsque les employés continuent à travailler malgré une santé mentale diminuée – comme facteur contribuant à ces coûts.

Directives pour la santé mentale au travail

Bien que l’étude ait utilisé des données de 2015, l’ETUI prévoit des chiffres actualisés à partir d’une nouvelle enquête attendue cette année. Cela permettra de comparer les tendances en matière de risques sanitaires liés au travail et d’éclairer les futures stratégies de prévention.

Sur la base de ces résultats, l’ETUI demande instamment à la Commission européenne d’élaborer une directive traitant spécifiquement de la santé mentale sur le lieu de travail. Le groupe de réflexion estime qu’une telle directive devrait fournir des lignes directrices claires aux employeurs, reconnaissant que des mesures préventives efficaces doivent être adaptées à des lieux de travail et à des effectifs spécifiques. Il souligne toutefois le rôle crucial de l’implication des travailleurs dans les processus de prévention.

Urgence des stratégies de prévention

L’étude met en lumière une question urgente qui requiert une attention immédiate. En quantifiant les coûts humains et économiques associés aux risques psychosociaux sur le lieu de travail, elle souligne l’urgence de mettre en œuvre des stratégies de prévention globales pour préserver le bien-être des travailleurs.

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