Le prix du gaz plonge, mais il est trop tôt pour crier victoire...

Le prix du gaz naturel à terme sur le marché TTF s’est établi à 48,9 euros le mégawattheure (MWh), ce samedi.

Dans l’actualité : le prix n’a plus été aussi bas depuis le mois de septembre 2021.

Par conséquent, la crise énergétique de l’Europe semble terminée. Car les stocks de gaz sont encore remplis à environ 65 %, ce qui est bien supérieur à la moyenne de 54 %, pour la mi-février, au cours de la dernière décennie.
Plusieurs raisons expliquent cette situation : l’hiver a été doux et une quantité record de gaz naturel liquéfié (GNL) a été importée. Les pays européens ont également mis en place des mesures d’économie d’énergie, qui se sont avérées largement efficaces. En outre, une plus grande quantité d’énergie a été produite par des sources alternatives, telles que l’éolien et le solaire.
L’UE est désormais bien placée pour remplir ses stocks, l’hiver prochain. À la fin de l’année 2022, on craignait qu’un hiver froid, combiné à une demande accrue de l’Asie et à une baisse de l’offre sur le marché mondial, entraine une nouvelle flambée des prix.

La prudence reste de mise

Mais : il y a encore un risque que les prix du gaz ne baissent pas davantage et qu’ils puissent même augmenter. Il y a plusieurs raisons à cela.

À la fin de l’hiver, lorsque la nécessité d’utiliser le gaz pour le chauffage s’estompe, la baisse des prix pourrait rendre le gaz plus intéressant pour la production d’électricité. Par conséquent, la demande tout au long de l’année pourrait freiner la baisse des prix.
La demande dans d’autres pays, principalement en Inde et en Chine, pourrait également augmenter. Par exemple, si le continent asiatique est encore confronté à une vague de froid.
La réouverture de l’économie chinoise reste aussi une inconnue. Jusqu’à présent, la relance chinoise reste timide : la demande n’a pas augmenté autant que les analystes l’avaient prévu. Mais une fois que la machine chinoise sera relancée, il sera difficile de l’arrêter.
D’ailleurs, Pékin concurrence sérieusement l’Europe sur l’approvisionnement en GNL. La Chine a récemment conclu deux megadeals avec le Qatar, l’un des principaux pays producteurs.
Enfin, comparativement, il ne faut pas perdre de vue que le prix du gaz reste élevé par rapport aux dernières années.