Le plan B – une prolongation du nucléaire – est techniquement possible, mais…

Comme déjà pressenti ce matin, le rapport de l’AFCN, l’Agence fédérale de Contrôle nucléaire, estime que le plan B n’est pas impossible à mettre en place en cas d’échec du plan A. Mais la prolongation éventuelle des centrales nucléaires est suspendue à quelques conditions. 

Si l’approvisionnement ne pouvait être garanti avec une sortie du nucléaire en 2025 – le plan A – l’AFCN pense que le plan B n’est pas infaisable, mais il faudrait alors tenir un calendrier serré pour mettre en place quelques exigences.

L’AFCN parle des deux réacteurs concernés par une éventuelle prolongation: Doel 4 et Tihange 3. Leur prolongation devrait couvrir au moins une période de 10 ans.

Il faudrait:

  • « Une modification règlementaire et des améliorations de la sûreté des installations ». Comprendre: changement de la loi et une mise à jour des centrales.
  • Une analyse de l’exploitant et sa détermination à consentir les investissements nécessaires. Comprendre: faire changer d’avis Engie.
  • Une approche globale entre tous les partenaires concernés: ils devront se préparer à une prolongation, dès la fin janvier. Pour enclencher un calendrier précis des différentes étapes dès le 18 mars, date butoir à laquelle la Vivaldi devra trancher définitivement: « Un travail de préparation considérable doit être effectué » pour être fin prêts en 2025.
  • Un nombre suffisant de ressources humaines pour organiser tant la prolongation des deux réacteurs que la sortie des cinq autres.
  • Nommer un coordinateur dès le 18 mars en cas de prolongation. Pour qu’il veille à la bonne exécution du plan et le temps imparti.

Politique

Feu vert pour la prolongation ? D’abord, il faudrait convaincre Engie qui ne croit plus à la prolongation. Ensuite, c’est très loin d’être gagné politiquement. À l’heure d’écrire ces mots, il est bien plus probable que le plan A aille à son terme. Car aucune majorité ne se dessine pour enclencher la prolongation du nucléaire et changer la loi.

Le MR est isolé au sein de la majorité, mais nul doute qu’il utilisera ce rapport pour exercer une pression supplémentaire.

La sécurité d’approvisionnement est la clé. Mais les différents problèmes que rencontre la principale alternative au nucléaire – les centrales à gaz – pourront probablement être contournés. Si la centrale à gaz de Vilvorde ne devait pas obtenir de permis d’exploitation du gouvernement flamand (ce pour quoi se bat la N-VA, en faveur d’une prolongation), d’autres installations pourraient être envisagées, notamment en Wallonie. Plusieurs autres sites ont déjà été évoqués.

Mais si Engie est écarté du projet des centrales à gaz, cette situation pourrait-elle lui faire changer d’avis sur le nucléaire ?

Un rapport d’Elia est maintenant attendu avant que la Vivaldi tranche définitivement la question le 18 mars. L’AFCN prévient: la décision sera alors « irréversible ».

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