« Le pire est peut-être derrière nous » : 6 facteurs qui montrent que le marché est sur le point de se redresser

Alors qu’il lui fallait déjà jongler avec une inflation grandissante, le marché boursier a de nouveau été perturbé par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le conflit a en effet refroidi les investisseurs, entrainant une baisse du marché. Or, selon le stratège Marko Kolanovic de la banque JP Morgan, cette baisse initiale sera de courte durée. « Le pire est peut-être derrière nous pour les actifs à risque », a-t-il indiqué.

Les tensions entre l’Ukraine et la Russie devraient continuer à générer davantage de volatilité sur les marchés, cependant, leur « impact direct sur les bénéfices des entreprises devrait être faible », assure le stratège. Mieux encore, cette volatilité exacerbée pourrait présenter de grandes opportunités pour les investisseurs.

Dans sa note de ce lundi, Marko Kolanovic liste 6 raisons pour lesquelles il estime que le marché boursier a probablement atteint son creux et est donc sur le point de se redresser.

1. « Les sanctions annoncées, bien que sévères, semblent avoir un impact limité sur la croissance économique »

Suite à son invasion de l’Ukraine, la Russie fait aujourd’hui face à de nombreuses sanctions financières de la part des États-Unis, de l’Union européenne, mais pas que. Des sanctions qui ne cessent de se multiplier et font pression sur l’économie russe, ainsi que sur sa monnaie, dans le but de mettre fin au conflit. Mais la peine la plus dissuasive – retirer la Russie du système SWIFT – n’a été que partiellement infligée, de sorte que les sanctions financières pourraient finalement ne pas être aussi sévères qu’elles n’y paraissent, car le monde pouvait en souffrir lui aussi. Ce sont surtout les avoirs de la banque centrale russe qui sont visés.

« Toutes les banques russes ne sont pas retirées de SWIFT peut-être au motif qu’il serait impossible de payer l’énergie russe, provoquant de graves pénuries d’énergie en Europe », souligne le stratège. De plus, la banque centrale russe dispose encore d’environ 200 milliards de dollars de réserves d’or onshore et de devises chinoises, malgré le gel de ses actifs. A l’heure actuelle, la situation semble gérable pour la Russie.

2. « Les hausses des prix de l’énergie ont été contenues jusqu’à présent »

« La hausse des prix du gaz depuis la mi-2021 a été au moins partiellement compensée par une variété de mesures fiscales et réglementaires, qui continueraient probablement d’amortir le coup porté à la croissance économique », indique-t-il. Il est vrai que plusieurs gouvernements ont fait un geste envers leur population pour l’aider à faire face à la hausse des prix de l’énergie. C’est notamment le cas en Fance qui a gelé les hausses des prix de l’énergie. La Belgique a elle fait un plus petit pas mais envisage de faire baisse la TVA sur le gaz à 6%. « En fait, ces subventions énergétiques représentent une relance budgétaire en Europe », a affirmé le stratège dans sa note consultée par Business Insider.

3. « Le bellicisme de la Banque centrale est probablement tempéré par les risques géopolitiques »

« Le virage belliciste des banques centrales en raison du resserrement rapide des marchés du travail dans un contexte de croissance supérieure à la tendance ne devrait pas voir un renversement général ; cependant, elles sont susceptibles de donner plus de poids à la croissance par rapport à tout risque d’inflation supplémentaire résultant de l’escalade des tensions géopolitiques à court terme, offrant un coussin à toute perte de confiance à court terme », poursuit-il.

En d’autres termes, les banques centrales devront viser juste: resserrer leur politique monétaire, augmenter leurs taux d’intérêt pour limiter l’inflation, tout en tenant compte de l’effet du conflit sur cette même inflation. Ce qui semble déjà acquis, c’est l’inflation perdurera plus longtemps par rapport aux prévisions.

4. « Il est peu probable que le conflit s’étende à d’autres pays d’Europe de l’Est qui sont membres de l’OTAN »

Au vu des coûts élevés engendrés par l’occupation de l’Ukraine, la Russie devrait faire en sorte que le conflit se résolve le plus rapidement possible. Il y a donc peu de chances pour que le conflit s’exporte dans d’autres pays européens, même si les plans de Poutine restent incertains. Mais cela pourrait lui coûter cher, au sens propre comme au figuré.

5. « La technologie américaine s’est approchée des conditions de survente »

Les valeurs technologiques sont dans le dur depuis le début de l’année: « La baisse des positions à terme sur le Nasdaq et la hausse de l’intérêt à découvert de l’ETF QQQ indiquent des conditions de survente dans l’espace technologique américain », estime le stratège de JP Morgan. Sur le court terme, ces actions représentent de jolies opportunités d’investissement, car les actions dévaluées seront disponibles pour une bouchée de pain.

6. « La hausse des prix du pétrole devrait créer des flux de soutien pour les actions via l’accumulation de fonds souverains »

Enfin, la hausse des prix du pétrole devrait jouer un rôle bénéfique dans la reprise des marchés. Elle devrait en effet « créer un flux de soutien pour les marchés boursiers cette année via une accumulation accrue de fonds souverains et une augmentation des rachats d’actions par les compagnies pétrolières, amortissant au moins partiellement le coup porté aux marchés boursiers. »

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