Il n’y a que l’introduction des tests rapides avant le départ des passagers, qui, accompagnée d’une levée de quarantaine, pourrait éventuellement sauver le secteur de l’aviation. C’est en tout cas ce qu’a expliqué Alexandre de Juniac, le patron de l’IATA, dans une interview accordée à la chaîne de télévision économique française BFM Business.
Alexandre de Juniac a également communiqué trois chiffres alarmants. Par rapport à la même période de l’année dernière, le trafic aérien international a baissé de 90% (et de 65 % en Europe). Enfin, les pertes cumulées dans le secteur se chiffrent aujourd’hui à 85 milliards de dollars (72 milliards d’euros).
En début de semaine, dans une interview donnée au journal espagnol El Mundo, Alexandre de Juniac a déclaré que plusieurs faillites dans le secteur étaient ‘imminentes’ et que même les compagnies aériennes qui ont été initialement sauvées par leur gouvernement ne pourront pas éviter la faillite.
Selon le patron français, ‘aucune entreprise ne serait épargnée; les grands groupes, les petits groupes,… tous sont exposés à de tels risques. ‘Malheureusement, tout le monde est touché’.
Concernant le marché européen, Alexandre de Juniac affirme que ‘les compagnies à bas coûts survivent plus facilement parce qu’elles ont une meilleure situation financière et une structure de coûts plus légère’. Il prévoit qu’‘à court terme, il y aura moins d’acteurs, bien que ce secteur soit en constante évolution. Il y aura des compagnies plus petites et moins de routes. C’est clairement une mauvaise nouvelle pour les passagers’.
Des Tests rapides au point de départ et une levée de la quarantaine
Selon l’ancien PDG d’Air France, après une brève reprise en juillet et en août, le trafic aérien est à nouveau en baisse. Outre la prolongation des mesures d’aide – déjà 65 milliards de dollars depuis mars et 80 milliards supplémentaires jusqu’en juin 2021 – l’IATA demande également la réouverture des frontières et l’annulation de toutes les mesures de quarantaine à l’arrivée.
À cette fin, tous les passagers doivent subir un test Covid au moment du départ. Selon Alexandre de Juniac, on peut supposer que l’idée de tests rapides gagne du terrain dans le monde entier, mais qu’il reste du chemin à parcourir pour parvenir à un protocole global et uniforme.
Dans l’UE, cela pourrait – sous réserve de ratification par les États membres – être mis en œuvre dès la fin octobre. Les tests coûteraient 17 euros chacun. Aujourd’hui, le débat se poursuit sur la question de savoir qui va couvrir ces coûts : le gouvernement, les passagers ou les deux ? Mais ce n’est pas le problème, selon Alexandre de Juniac. Il faut un accord sur l’introduction des tests et la levée de toutes les mesures de quarantaine à l’arrivée. ‘Celles-ci restent le principal obstacle à une reprise de l’activité dans le secteur’, ajoute-t-il.
Les réservations ont diminué de 100%. ‘C’est normal, parce que les voyageurs, surtout ceux qui voyagent pour affaires, ne peuvent pas se permettre de rester en quarantaine’, explique-t-il.
Alexandre de Juniac a aussi évoqué la situation en Chine où le trafic aérien se situe à nouveau entre 90% et 95%, des valeurs plus stables, par rapport à ses chiffres de 2019. En début de semaine, l’IATA a annoncé que sur 1.200 millions de voyages aériens, 44 cas de Covid avaient été enregistrés. Selon l’organisation de l’aviation, un passager aurait donc une chance sur 27 millions d’être infecté. Un chiffre qui est pourtant contredit par les experts médicaux.