Le parlement allemand rejette une loi plus stricte sur l’asile alors que les troubles politiques s’aggravent


Principaux renseignements

  • Le Parlement allemand a récemment rejeté une proposition de loi visant à renforcer les réglementations en matière d’asile dans un contexte d’agitation politique importante.
  • Friedrich Merz, le candidat CDU à la chancellerie, a réussi à faire passer au parlement une motion non contraignante sur la politique d’asile, qui préconise des contrôles permanents aux frontières et le renvoi immédiat des personnes demandant l’asile aux frontières.
  • Malgré le soutien de la population à des politiques migratoires plus strictes, il existe une opposition tout aussi forte à toute coalition impliquant l’AfD, la CDU conservant une avance dans les sondages avant les élections fédérales.

Le parlement allemand a récemment rejeté une proposition de loi visant à renforcer les réglementations en matière d’asile. Cette décision est intervenue au milieu d’une importante agitation politique déclenchée par la nature litigieuse du projet de loi et son adoption potentielle avec le soutien de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), un parti d’extrême droite.

Troubles politiques

Le débat autour du projet de loi a déclenché des échanges houleux au sein du Bundestag, accompagnés de manifestations généralisées dans tout le pays. Les accusations de trahison et de violation des normes établies ont dominé le discours public, marquant une période de bouleversements politiques sans précédent en Allemagne.

Motion de Merz

Friedrich Merz, le candidat CDU à la chancellerie, a réussi à faire passer au parlement, mercredi, une motion non contraignante sur la politique d’asile. Cette motion, qui a recueilli le soutien de l’AfD, préconise des contrôles permanents aux frontières avec les pays voisins et le retour immédiat des personnes demandant l’asile aux frontières, ce qui constitue une violation flagrante des cadres juridiques existants.

Malgré le soutien de la population à des politiques migratoires plus strictes, comme l’indiquent les récents sondages réalisés par ARD, il existe une opposition tout aussi forte à toute coalition impliquant l’AfD. À l’approche des élections fédérales du 23 février, la CDU conserve une avance d’environ 30 pour cent dans les sondages, ce qui positionne Merz comme un concurrent de poids pour la chancellerie.

Préoccupations de Scholz

Le chancelier Olaf Scholz, qui dirige actuellement un gouvernement minoritaire aux côtés des Verts, s’est inquiété du fait que l’Allemagne risque de refléter la trajectoire de l’Autriche, où le Parti de la liberté (FPÖ) d’extrême droite est sorti victorieux des élections de l’automne dernier et s’apprête à former une coalition avec le Parti populaire conservateur.

Critique de Merkel

Dans son discours au Bundestag vendredi, Merz a rejeté les allégations de recherche de collaboration avec l’AfD, les qualifiant de « tirées par les cheveux. » Cependant, l’ancienne chancelière Angela Merkel a tenu un point de vue opposé, affirmant que Merz l’avait assurée de donner la priorité aux coalitions avec les partis de centre-gauche.

Lacunes des politiques de migration

Merz a reconnu les lacunes des politiques de migration passées lors de son discours parlementaire, en attribuant la responsabilité à son parti et à lui-même, sans toutefois mentionner directement Merkel. Il a affirmé que des politiques plus efficaces auraient dissuadé la montée de l’AfD en 2017 et son retour ultérieur au parlement en 2021.

Merz et Merkel

Leur relation est complexe, marquée par une lutte de pouvoir qui remonte à 2002, lorsque Merkel a remplacé Merz à la tête du groupe parlementaire CDU/CSU. Son ascension au poste de chancelière en 2005 a encore relégué Merz sur la touche. Sous la direction de Merkel, le parti s’est orienté vers des positions centristes, adoptant des positions auparavant défendues par les sociaux-démocrates (SPD). Frustré, Merz s’est retiré de la vie politique pour revenir en tant que chef de groupe parlementaire puis président du parti après le départ à la retraite de Merkel en 2021.

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