Le paradis européen du billet de 500 euros se trouve à 717 km de la Belgique

En Italie, l’année dernière, les banques ont reçus trois fois plus de billets de 500 euros qu’elles n’en ont distribués. Le phénomène serait dû aux activités du crime organisé ou de l’évasion fiscale, indique Federico Fubini, rédacteur en chef du journal italien La Repubblica.

Selon la banque centrale italienne, les banques du pays ont distribué 12 millions de billets d’euros depuis 2010, mais elles ont encaissé l valeur de 37 milliards d’euros dans cette coupure, c’est à dire 6 fois plus. 

Les enquêteurs de la police financière soutiennent que les billets de 500 euros, parfois surnommés ‘Ben Laden’, car tout le monde connait leur existence, mais personne n’en a jamais vu, sont particulièrement recherchés par les trafiquants de drogue, les personnes coupables de fraude fiscale et de corruption. La popularité du billet mauve dans ces secteurs est également facile à expliquer, d’après Fubini:

Grâce aux billets de 500 euros, 20.000 euros tiennent dans un paquet de cigarettes, 500.000 euros dans une boîte à sucre. En Italie, leur flux ont triplé. Pourquoi ?  »

« Un sac de Voyage peut contenir un montant de 6 millions d’euros et une boîte d’une hauteur de 50 centimètres suffit pour un montant de 10 millions d’euros. De cette façon, l’argent peut être transporté facilement et secrètement. »

Impunité

En revanche, Fubini a beaucoup plus de mal à expliquer pourquoi chaque année environ 10 milliards d’euros en coupures de 500 euros sont traités par les banques italiennes.

« En effet, en vertu de la loi italienne, les banques sont tenues de signaler aux autorités toute transaction financière suspecte », fait-il remarquer. « En outre, les guichets ne distribuent presque jamais de billet de 500 euros ».

En Grande-Bretagne, les banques et les bureaux de change n’ont plus le droit de remettre des billets de 500 euros, au motif que 90% des coupures sont liés au crime organisé et à la fraude fiscale. Au Canada, les coupures de 1000 dollars ont également été retirées de la circulation.

La disparition de cette possibilité obligerait les cartels de la drogue sud-américains entre autres à se concentrer sur les organismes qui traitent encore avec de grosses coupures. En Italie, les amendes encourues demeurent très limitées et les banquiers ne sont pas menacés de prison, ce qui signifie que l’afflux de grosses coupures devrait se poursuivre sans interruption, selon Fubini.

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