Le monde financier a été captivé par l’inflation l’année dernière. Après la décision de la Réserve fédérale américaine sur les taux d’intérêt, l’attention se tourne vers la suite espérée : la désinflation ou, autrement dit, l’aplatissement de la hausse des prix.

Dans l’actualité : les Fed-watchers, qui placent le moindre mot du président Jerome Powell sous une loupe, l’ont compté : il a utilisé le mot désinflation 13 fois dans sa conférence de presse après la décision sur les taux d’intérêt, contre 0 fois en décembre. « Un signal clair », entend-on dans la salle des marchés.

Pour comprendre : l’inflation signifie la hausse des prix, la déflation indique la baisse des prix et la désinflation est l’aplatissement ou le ralentissement de l’inflation.

Quelques citations : Powell a qualifié le ralentissement de l’inflation « d’encourageant », même s’il a ajouté qu’il restait du chemin à parcourir et qu’une confirmation de la tendance était nécessaire.

• « Le processus de désinflation qui est en cours n’en est encore qu’à ses débuts. Nous le voyons dans le secteur des biens, où les problèmes de chaîne d’approvisionnement ont été résolus. Mais dans le secteur des services, autour du marché de l’immobilier, l’inflation continue d’augmenter. »
• « Il est bon que la désinflation ne se soit pas faite jusqu’à présent au prix d’un affaiblissement du marché du travail. » Et encore : « Il est gratifiant de constater que le processus de désinflation est en cours alors que nous continuons à obtenir des données solides sur le marché du travail. »

Conclusion : quant à savoir si la décision de la Fed sur les taux d’intérêt et la conférence de presse qui a suivi doivent être interprétées comme hawkish (stricte) ou dovish (indulgente), les analystes ne sont pas entièrement d’accord sur ce point.

• L’équipe devises d’ING parle « d’une Fed plus détendue », tandis que le think tank Oxford Economics a entendu « un ton plus faucon » dans les commentaires de Powell.
• Mais les investisseurs ont surtout entendu le terme de « désinflation », que le président de la Fed a habilement placé sur le marché, ce qui a entraîné un rebond des cours à Wall Street hier.

À attendre avec impatience : Il reste à voir si Christine Lagarde (BCE) et Andrew Bailey (Banque d’Angleterre) utiliseront également le mot magique dans leurs commentaires peu après leurs décisions sur les taux d’intérêt, ce jeudi.

RVW