La Fed ne tire pas encore sur le frein à main, mais elle a au moins levé le pied de l’accélérateur dans sa course contre l’inflation.

L’affaire était entendue, mais l’annonce restait attendue : Jerome Powell, le président de la Fed, la banque centrale américaine, a confirmé à 14h30, heure de Wall street, que son institution relevait à nouveau les taux d’intérêts. Mais d’un quart de point seulement. Cette décision, prise à l’issue de la première réunion de 2023 du Comité fédéral de l’open market, intervient après des mois de hausses de taux gigantesques destinées à refroidir l’économie, et marque le retour à une politique de taux d’intérêt plus traditionnelle.

• C’est la plus faible hausse de taux depuis mars 2022. Depuis, la Fed a relevé d’un demi-point à deux reprises et de trois quarts de point à quatre reprises, un niveau historiquement élevé, pour lutter contre l’inflation.
• Malgré la santé plutôt bonne de l’économie, l’institution bancaire américaine reste prudente et ne veut pas crier victoire trop tôt. M. Powell a déclaré à plusieurs reprises que la banque centrale n’envisagerait pas de réduire les taux tant que le comité ne serait pas « convaincu » que l’inflation se rapproche de son objectif de 2 %. Pour l’instant, l’inflation américaine tourne autour des 6,5%, selon les chiffres, valables pour la fin 2022, révélés le 12 janvier dernier par le ministère du travail américain.
• Comme toujours, les marchés accueillent l’oracle comme un mauvais présage, et les cours ont légèrement baissé par anticipation.

Depuis la dernière réunion de la Fed en décembre, deux tendances économiques ont indiqué que la mission de la banque centrale de refroidir l’économie et de freiner la hausse des prix fonctionne, rappelle CNN. Les prix à la consommation diminuent, et les données récentes sur la croissance des salaires – qui peut nourrir l’inflation – sont considérées comme encourageantes. « L’inflation a quelque peu diminué mais reste élevée«  concédaient des responsables de la Fed après leur réunion. Reste maintenant à gérer l’atterrissage en douceur ; le risque de récession semble léger, mais il ne s’est pas totalement dissipé.