Le monde entier est à court de nouveaux vélos

Suite à la crise du coronavirus, la baisse de la pression automobile et le désamour pour les transports en commun ont entraîné un retour en grâce de la petite reine partout dans le monde, au point d’engendrer de nombreuses ruptures de stocks.

La situation est telle que le prestigieux Financial Times n’a pas hésité à titrer que la ‘pénurie mondiale de vélos’ était en train de freiner la ‘révolution cycliste’.

‘On est au point où, sur les principaux marchés du monde, les ventes de vélos ont dépassé l’offre’, confirme Jay Townley, consultant chez Human Powered Solutions, au site français Korii.

Le mois dernier, la fédération de la mobilité Traxio soulignait déjà que la demande pour les modèles de base était si importante que la plupart des magasins étaient déjà en rupture de stock.

‘Pas d’amélioration immédiate’

‘Les séries de base sont pratiquement épuisées’, avait déclaré Filip Rylant, de Traxio. ‘Et comme les magasins de vélos s’approvisionnent à l’avance pour toute l’année, il n’y aura pas d’amélioration immédiate. Les gens devront donc patienter longtemps.

Le rush a également été très important en France, où les ventes en ligne de vélos ont augmenté de 350% durant le mois de mai, selon les chiffres de Foxintelligence.

Même le géant du sport Décathlon a été contraint de placer des dizaines de milliers de clients sur liste d’attente, en France comme en Belgique.

Perdant-perdant, sauf…

Une situation quelque peu chaotique qui ne profite à personne, souligne le Financial Times. Les clients ne sont pas satisfaits, puisqu’ils ne trouvent pas les produits qu’ils désirent s’offrir, et les commerçants regrettent ces occasions manquées qui auraient pu les aider à laisser encore un peu plus la crise derrière eux.

La seule exception concerne probablement les ateliers de réparation de vélos qui affichent complets pour des semaines, voire de mois. Face à la disette, les acheteurs déçus n’ont souvent d’autres choix que de se rabattre sur la remise à neuf de leurs vieilles montures.

‘Les effets de la pandémie continuent de se faire sentir’

La situation s’explique par la grande dépendance du marché mondial des cycles aux usines de fabrication situées en Asie. Que ce soit pour les vélos complets ou bien pour les pièces détachées, qui sont par la suite assemblées ailleurs dans le monde, le constat est le même: le coronavirus a perturbé les chaînes d’approvisionnement.

Un état de fait qui perdure encore à l’heure actuelle. ‘Les fabricants de vélos des marchés occidentaux et les deux plus grands producteurs asiatiques, la Chine et Taïwan, ont du mal à répondre à la demande croissante, car les effets de la pandémie continuent de se faire sentir’, note le Financial Times.

‘Les grandes livraisons depuis l’Asie ne seront plus possibles pour cette année’, annonçait déjà en juin Filip Rylant, qui se montrait toutefois un peu plus positifs concernant les petits fabricants belges. ‘Ceux-ci pourraient être à même de sortir une production supplémentaire à l’automne’, avait-il avancé.

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