Le monde a bien changé : l’économie la plus florissante de 2023 tient sa revanche

Alors que l’année devait être celle de la récession inévitable pour cause de ralentissement économique et d’inflation persistante, la situation n’a rien eu d’aussi catastrophique pour la majorité des pays du monde. En Europe, c’est l’Allemagne qui a subi le plus dur de la crise. De quoi faire ricaner les Grecs : leur pays avait été quasiment mis sous tutelle par l’UE en général et Berlin en particulier, en 2008. Or, le voici en tête du classement de The Economist.

The Economist a compilé des données sur cinq indicateurs économiques et financiers pour 35 pays considérés comme riches : l’inflation réelle, la différence d’inflation sur un an, le PIB, le taux d’emploi et les performances boursières. Ces pays ont ensuite été classés selon leur performance globale en 2023. Et pour la seconde année consécutive, c’est la Grèce qui arrive en tête. Pas mal pour une économie qui était au bord de la faillite il y a moins de 15 ans.

Une économie qui surperforme

  • La valeur réelle du marché boursier a augmenté de plus de 40% dans l’archipel hellénique, note le média économique. Le pays revient de loin et n’a pas retrouvé sa richesse d’avant 2008, mais il surperforme. Le PIB réel a continué de croître au premier semestre de 2023, avec 2,5 % attendu après correction.
  • Le taux de chômage est tombé à 10 % en septembre, ce qui peut paraître énorme, mais c’est le chiffre le plus bas depuis 10 ans, relève le FMI.
  • Le nombre de prêts non performants dans les bilans des banques est passé de plus de 50 % en 2016 à 5% seulement.
  • Ailleurs en Europe, personne ne peut en dire autant. À part peut-être le Grand-Duché de Luxembourg, à la cinquième place du classement de The Economist. L’Allemagne est en mauvaise forme économique, avec la 27ᵉ place sur 35. Juste devant la Belgique.

La recette de la Grèce

Entre ses problèmes de dette de la crise précédente et le choc de la pandémie – dans un pays largement tourné vers le tourisme – le retour de la Grèce a de quoi surprendre.

  • La solution : des réformes à foison. En particulier dans le numérique, souligne le FMI, y compris dans l’intégration de divers services gouvernementaux.
  • Les réformes du marché du travail et la croissance des salaires ont pu réduire les coûts pour l’État tout en stimulant une demande intérieure réelle, qui soutient à son tour l’économie grecque.
  • « Le PIB réel devrait croître robustement de 2,5 et 2,0 % en 2023 et 2024, respectivement, avant de modérer vers le moyen terme », estime le Fonds monétaire international. Et c’est d’autant plus impressionnant que le pays n’a pas été épargné par les aléas climatiques, en particulier les vagues de chaleur et les incendies. Et pourtant, son économie tient le coup.
  • Avec 3,5% l’inflation reste haute, toutefois. Et elle ne devrait retrouver les sacro-saints 2% que vers 2025.
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