Le variant Lambda, très virulent en Amérique du Sud, a été détecté au Japon trois jours avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Curieusement, il a fallu trois semaines pour que cette information soit connue.
Les Jeux Olympiques viennent de s’achever, avec leurs lots de gloires, de larmes, et de médailles. Des Jeux quelque peu surréalistes, marqués par la menace du coronavirus. Et dont la gestion par l’État japonais suscite interrogations et polémiques. Le gouvernement est même suspecté d’avoir caché à sa population le premier cas d’un nouveau variant détecté dans le pays.
Le 20 juillet dernier, le site de suivi de l’apparition des variants a signalé l’arrivée de Lambda, aussi appelé le variant colombien, au pays du Soleil Levant. Heureusement le système de prévention a bien fonctionné : la personne l’ayant introduite, qui venait du Pérou, a été rapidement identifiée et mise en quarantaine avant même sa sortie de l’aéroport. Le variant n’a pas eu l’occasion de se répandre parmi la population japonaise.
Trois semaines de silence
D’ordinaire, ce genre d’information est rapidement rendue publique. Mais pas cette fois: elle n’est apparue dans aucun média durant les trois semaines qui ont suivi l’arrivée de ce « patient zéro » sur l’archipel. De quoi se demander si le gouvernement n’aurait pas volontairement passé sous silence la détection de ce variant, suspecté d’être plus contagieux et plus résistant aux vaccins, alors que les Jeux Olympiques allaient débuter trois jours plus tard.
Consensus au ministère
À l’heure actuelle, il n’y a guère de certitude sur le déroulé des faits, mais le média The Daily Beast cite une source -anonyme- qui va plutôt dans le sens d’une information passée sous silence: « Je ne suis pas autorisé à parler officiellement, mais à ma connaissance, le variant a été détecté au checkpoint d’un aéroport et ne s’est pas répandu dans la nature. Il y avait consensus au ministère de la Santé que cette information devrait plutôt être révélée après la fin des Jeux olympiques. Que ce soit parce qu’ils ont estimé qu’il valait mieux informer le public quand le flux d’actualité aurait ralenti ou si c’est parce que cela pourrait être associé de manière indirecte aux Jeux olympiques et être embarrassant, ça je ne sais pas. »
On peut toutefois estimer sans trop risque de se tromper que cette information aurait été dommageable pour l’organisation olympique. Car si le variant Lambda n’attire pas autant l’attention médiatique que son cousin Delta, il reste la version la plus virulente du coronavirus en Amérique du Sud. Il a déjà été détecté dans 35 pays, et il est réputé particulièrement contagieux, même s’il n’y a pas encore de consensus scientifique sur son impact global sur l’évolution de la pandémie.
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