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Le grand tournant : le nombre de crédits hypothécaires a diminué de 36%, les taux peuvent atteindre désormais 5%

Le grand tournant : le nombre de crédits hypothécaires a diminué de 36%, les taux peuvent atteindre désormais 5%
Getty Images

L’Union professionnelle du crédit (UPC) a rendu son rapport sur les crédits octroyés au 1er trimestre 2023. La hausse des taux pèse de plus en plus sur le marché immobilier.

Pourquoi est-ce important ?

Par rapport au marché européen, la Belgique a relativement été épargnée par une correction des prix de l'immobilier. On observait dans le pire des cas un tassement de la hausse des prix plutôt qu'une diminution (sans tenir compte de l'inflation). Mais les choses pourraient rapidement changer : il y a de moins en moins de crédits hypothécaires et donc de moins en moins d'acheteurs. Ce qui se vendait en quelques jours prend maintenant plusieurs mois.

Dans l’actu : le rapport sur l’octroi de crédits au premier trimestre 2023.

  • Un peu plus de 43.000 contrats de crédit hypothécaire ont été conclus pour un montant total d’un peu plus de 7 milliards d’euros. C’est une diminution de nombre de contrats et du montant de 36%, par rapport à l’année dernière. C’est le nombre de demandes le plus bas depuis 2010.
  • Dans les détails, on remarque aussi une forte baisse pour les crédits de rénovation (-42%) et les crédits à la construction (-31,2%). Les prix des matériaux ne sont évidemment pas étrangers à cette situation.
  • Le montant moyen emprunté pour l’achat d’un logement est de 191.000 euros. Le montant moyen pour un crédit à la construction est lui de 207.000 euros. Un crédit moyen d’achat + rénovation tourne autour des 201.000 euros.
  • 9 acheteurs sur 10 optent toujours pour un taux fixe. Un taux variable est assorti d’une période de fixité de 10 ans. Or, tout le monde s’attend à ce que les taux retombent dans les années à venir.

Zoom avant : les taux d’intérêt ont bondi.

  • Le temps des taux hypothécaires qui plafonnaient à 1% est révolu. Désormais, selon les chiffres publiés par la Banque nationale, les taux oscillaient en février entre en moyenne 4,31% (pour les crédits assortis d’une période initiale de fixité du taux de 1 an jusque 5 ans) et en moyenne 3,11% (pour les crédits assortis d’une période initiale de fixité du taux de plus de 10 ans).
  • Il s’agit bien sûr de moyennes. Il n’est plus impossible de tomber sur un taux de 5%, selon les conditions (montant emprunté, quotité, etc.). Mais cela reste toujours le fruit d’une négociation.
  • Le baromètre des taux d’intérêt d’Immotheker montre que le taux d’intérêt fixe d’un prêt résidentiel d’une durée de 20 ans et d’une quotité (rapport entre le montant du prêt et la valeur d’achat d’un logement) d’au moins 80 % est passé de 2,02 % à 3,29 % au cours de l’année écoulée. L’impact sur les remboursements mensuels ne doit pas être sous-estimé. Ceux qui empruntent 250.000 euros remboursent désormais 190 euros de plus par mois. C’est quand même un taux trois fois supérieur à ce que vous payiez en 2020-2021.

L’essentiel : les taux ne baisseront pas rapidement.

  • Le gouverneur de la Banque nationale a lancé deux mises en garde récemment. Il a d’abord insisté sur le fait que les taux d’intérêt de la BCE vont encore augmenter, pour atteindre 4% ou plus, contre 3% aujourd’hui.
  • Ce qui signifie encore deux hausses des taux d’intérêt. De 25, 50 ou 75 points. Jusqu’à présent, la BCE a augmenté ses taux de 350 points. La prochaine hausse aura lieu en mai.
  • Pierre Wunsch a également insisté sur le fait qu’il ne voit pas les taux baisser rapidement, lorsque le plafond sera atteint.
  • La question est maintenant de voir comment les prix de l’immobilier vont évoluer. On sait qu’en Belgique, les vendeurs préfèrent attendre un acheteur plutôt que de baisser leurs prix. Mais les vendeurs surévaluent souvent leur bien de 20%. Du côté des acheteurs, attendre que les taux baissent n’est pas toujours un bon calcul.
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