Des scientifiques chinois affirment que le Covid-19 ne sera finalement pas éradiqué et reviendra probablement par vagues comme la grippe. Une crainte qui s’élève dans le monde depuis plusieurs semaines déjà.
Le nouveau coronavirus ne disparaîtrait pas comme son proche cousin le SRAS il y a 17 ans, puisqu’il peut contaminer sans pour autant provoquer des symptômes apparents. Ce groupe de porteurs asymptomatiques rend le contrôle absolu de la transmission très délicat, propageant le virus sans être détecté. Ce sont les conclusions effrayantes d’un groupe de chercheurs chinois spécialisés dans le domaine viral et médical relayées par Bloomberg.
‘Il s’agit très probablement d’une épidémie qui coexiste avec l’homme pendant longtemps, devient saisonnière et se maintient dans le corps humain’, a déclaré Jin Qi, directeur de l’Institut de biologie des agents pathogènes de l’Académie chinoise des sciences médicales, le principal institut de recherche médiale en Chine.
Consensus
Depuis quelque temps, les meilleurs chercheurs et les gouvernements du monde entier semblent s’accorder sur ce consensus: il est en réalité peu probable que le virus soit définitivement éliminé. Les mesures de restrictions très lourdes pour l’économie n’auraient donc servi à rien?
Certains experts de la santé publique misent maintenant sur l’immunité collective pour lutter contre le Covid-19. Ils appellent à propager le virus de manière contrôlée dans des populations plus jeunes comme celle de l’Inde. Une stratégie déjà adoptée en Suède et qui porterait ses fruits, selon l’épidémiologiste en chef du pays. Il affirmait la semaine dernière que Stockholm parviendrait bientôt à l’immunité collective alors qu’elle n’est atteinte que lorsqu’environ 60 % des citoyens sont considérés comme immunisés.
Hémisphère sud
Aux États-Unis, le directeur de l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses Anthony Fauci (et poil à gratter de Donald Trump) déclarait le mois dernier que le Covid-19 pourrait devenir un virus saisonnier. Ses preuves: les cas se manifestant désormais dans les pays de l’hémisphère sud… Alors qu’ils commencent bientôt leur saison hivernale.
Les chercheurs chinois ont également démenti les allégations du président américain qui annonçait lundi l’effet positif des rayons du soleil sur le virus. Suggérant même une exposition aux lampes UV pour combattre l’infection.
‘Le virus est sensible à la chaleur, mais c’est lorsqu’il est exposé à 56 degrés Celsius pendant 30 minutes et le temps ne deviendra jamais aussi chaud’, a déclaré Wang Guiqiang, chef du département des maladies infectieuses du Premier hôpital de l’université de Pékin. ‘Donc, globalement, même pendant l’été, les chances de voir le nombre de cas diminuer de manière significative sont faibles.’
Hier soir, la pandémie a franchi la barre des 3 millions d’infections dans le monde, selon les chiffres de l’Université Johns Hopkins. On ne semble toutefois plus être sur un doublement toutes les semaines, comme c’était le cas début avril, mais sur une croissance davantage linéaire selon le site d’information 20 minutes. Le virus a fait plus de 211.000 victimes dans le monde depuis son apparition.
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