Le CA de Proximus choisit un CEO et lance le ‘plan de transformation’

Le Français Guillaume Boutin est le nouvel administrateur délégué de Proximus, a décidé le conseil d’administration de l’opérateur télécom ce mercredi. Le CA a également opté pour la mise en oeuvre du ‘plan de transformation’, malgré le rejet par deux syndicats.

Guillaume Boutin était déjà actif chez Proximus depuis deux ans en tant que responsable de la division consommateurs. Il succède à Dominique Leroy, qui avait annoncé son départ début septembre, mais aussi à sa compatriote Sandrine Dufour, la directrice financière de Proximus, qui avait repris de manière provisoire les rênes de l’entreprise dans l’attente de la désignation définitive d’un successeur.

Il prendra ses fonctions le 1er décembre prochain.

Guillaume Boutin a été directeur du marketing chez Canal+ en France durant deux ans, avant de traverser la frontière et de rejoindre Proximus à l’été 2017.

Plusieurs missions

‘Dans sa fonction de CEO, Guillaume aura comme mission de poursuivre la digitalisation du Groupe, de mettre en place le plan de transformation ainsi que de préparer Proximus aux grands défis auxquels l’entreprise et l’ensemble du secteur des télécommunications seront confrontés dans les années à venir’, souligne Proximus.

Le monde des télécoms ne lui était toutefois pas étranger puisqu’il a travaillé pour l’opérateur français SFR durant plusieurs années, notamment en tant que directeur financier et chargé du marketing.

‘Proximus est une entreprise unique. Je connais l’exceptionnel talent et professionnalisme de ses équipes, la force de ses marques et l’excellence de ses réseaux et de son service client. La force de Proximus, c’est d’être un leader technologique, mais surtout d’avoir le client au cœur de sa stratégie’, a déclaré le nouveau CEO. ‘Avec le Comité exécutif et l’ensemble des équipes, nous allons nous appuyer sur ces atouts maîtres pour renforcer la place de Proximus en tant qu’opérateur leader en Belgique et au Luxembourg.’

Le CA lance le ‘plan de transformation’… Au grand dam des syndicats

Le conseil d’administration de Proximus a par ailleurs décidé de démarrer la mise en oeuvre du ‘plan de transformation’ malgré le rejet par deux syndicats.

‘Le conseil d’administration reste convaincu que ce plan de transformation est essentiel pour Proximus, qui doit accélérer sa transformation digitale pour sécuriser l’avenir de l’entreprise, continuer à investir dans les réseaux du futur et répondre aux besoins de ses clients’, souligne Proximus dans un communiqué.

Malgré des négociations de longue durée, le conseil d’administration a pris acte de la décision de la majorité des organisations syndicales de ne pas approuver le plan soumis à la commission paritaire et a pris en compte leurs préoccupations.

Une décision à l’unanimité

‘Dans ce contexte, le conseil d’administration a décidé à l’unanimité de démarrer le plan de transformation sans toucher au cadre de la loi de 1991 et en respectant les procédures prévues dans la législation sociale applicable. De cette façon, tous les employés peuvent être informés de manière individuelle. Cela mettra fin à l’incertitude qui règne aujourd’hui au sein de la société’, explique Proximus.

Ces derniers mois, des solutions ont été trouvées afin de pouvoir réduire considérablement l’effet du plan de transformation sur les collaborateurs des activités impactées, ajoute encore Proximus.

Ceci est également le fruit des dernières concertations avec les organisations syndicales concernées. En effet, 1.300 fonctions sont aujourd’hui encore impactées, en forte réduction par rapport au 1.900 annoncées en janvier, insiste l’opérateur.

Le conseil d’administration encourage par ailleurs la poursuite de la concertation de la direction avec les syndicats dans « un esprit d’ouverture ».

Des actions prévues jeudi

Proximus va désormais informer le personnel de la mise en œuvre du plan, tout en laissant une marge de négociation. Les syndicats ont ainsi été invités jeudi matin à ‘voir si certains éléments du plan pourraient encore être ajustés’.

Le calendrier est cependant très serré: une commission paritaire se réunira en effet le 9 décembre, avant une nouvelle réunion du conseil d’administration le 12 décembre.

‘C’est un très mauvais signal’, souligne en tous les cas Bart Neyens du syndicat socialiste ACOD (CGSP), qui annonce déjà des actions sur le terrain jeudi. Il ne pouvait toutefois pas encore en préciser la nature et l’ampleur.

La CSC Transcom ‘déplore aussi cette approche’. Les deux syndicats disent cependant vouloir toujours discuter avec la direction.

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