L’Allemagne veut se donner les moyens d’attirer les travailleurs provenant de pays hors de l’Union européenne. Nos voisins de l’Est sont aux prises avec une grave pénurie de main d’oeuvre qualifiée.
C’est un problème d’ampleur que les politiciens allemands ont décidé de prendre à bras le corps. Ils vont mettre des mesures en vigueur pour ouvrir les frontières du pays.
Au terme d’une décennie de forte croissance, l’Allemagne est en situation de quasi plein-emploi, et de nombreux secteurs connaissent des pénuries de main d’oeuvre, en particulier de travailleurs qualifiés.
Plus d’un million de postes vacants
En conséquence, 1,36 million de postes seraient vacants, alors que l’on n’en recensait ‘que’ 873.000 il y a 4 ans – avant l’entrée dans le pays de plus d’un million de réfugiés. Une enquête publiée lundi par les chambres de commerce allemandes (DIHK) indique que 56 % des entreprises allemandes y voient le plus grand risque pour leur entreprise. Dans certains secteurs, comme la construction, la proportion d’entreprises pénalisées par ce problème s’élève à 80 %. Dans le secteur de la santé, ce serait même encore pire.
Les dirigeants allemands débattent donc d’une série de mesures pour faciliter l’entrée en Allemagne de travailleurs étrangers venant de l’extérieur de l’UE. Le weekend dernier, au terme d’un ‘Sommet du travail qualifié’ qui s’est tenu à Berlin, la chancelière Angela Merkel a averti ses concitoyens que les entreprises risquaient de quitter l’Allemagne si le pays ne parvenait pas à résoudre ce problème. Elle les a aussi exhortés à se montrer accueillants à l’égard de nouveaux travailleurs étrangers.
L’Allemagne ouvre ses frontières en grand
Le gouvernement a déjà commencé à joindre le geste à la parole. Il a fait adopter une loi cette année pour ouvrir le marché du travail allemand aux travailleurs migrants non ressortissants de l’UE. A partir du premier mars, ils seront autorisés à venir travailler en Allemagne, même s’ils n’ont pas trouvé de poste au préalable.
La loi s’appliquera à tous les secteurs, et pas uniquement à ceux qui sont confrontés à des manques de personnel. Les entreprises ne seront plus tenues de prouver qu’elles ne sont pas parvenues à recruter de chômeurs allemands pour pourvoir les postes vacants.
Les chefs d’entreprise allemands ont applaudi cette initiative. Mais ils craignent que les complications administratives liées aux procédures de visa ne ralentissent les arrivées de travailleurs immigrés, en particulier dans les pays qui figurent en tête de la liste des pays cibles de l’Allemagne, tels que le Brésil, l’Inde et le Vietnam.