L’Afrique du Sud est-elle en train de devenir une colonie chinoise?

En Afrique du Sud, les jeunes pourront désormais choisir d’apprendre le mandarin dès l’école primaire. Le pays démontre ainsi les liens étroit qu’il entretient avec la Chine. Mais le Syndicat démocratique des enseignants d’Afrique du Sud (SADTU), a déjà mis en garde contre les dangers d’une forte alliance avec la Chine.

Sous l’administration de Jacob Zuma, l’Afrique du Sud est devenue un pilier important de la stratégie que la Chine veut développer sur le continent africain. La Chine est maintenant le principal partenaire commercial de l’Afrique du Sud. L’année passée, cette dernière a hébergé le premier sommet Chine-Afrique sur le continent africain.

Angie Motshekga, du ministère sud-africain de l’éducation, a publié une circulaire indiquant que le mandarin serait progressivement intégré dans les programmes d’enseignement des langues des écoles du pays. “Comme la Chine est le plus important partenaire commercial de l’Afrique du Sud, il est important pour nos jeunes qu’ils maîtrisent le langage de Confucius et qu’ils développent une bonne compréhension de la culture chinoise», a déclaré le ministre.

Mugwena Maluleke, secrétaire général du syndicat des enseignants SADTU, considère que l’introduction du mandarin revient à une démarche coloniale: “Si je veux enseigner le swahili, je dois vérifier si le ministère a approuvé cette langue. La question que nous devons nous poser, c’est pourquoi nous n’avons pas vu le ministère faire la promotion de ces langues au point d’envoyer des circulaires. Pourquoi le mandarin est soudainement la seule langue pour laquelle ils émettent une circulaire, pour après affirmer que ce n’est pas officiel? C’est imposé”. (…) Clairement, c’est de la corruption”.

Nous le voyons comme une démarche coloniale sous prétexte d’influence économique chinoise. Pourquoi devrions-nous apprendre le mandarin pour le bien du commerce entre la Chine et l’Afrique du Sud ?”, se demande de son côté Nomusa Cembi, chargé de communication du SADTU.

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