Selon le bureau de recherche britannique Oxford Economics, la Belgique est le pays le plus mal placé de l’UE, à l’exception de l’Espagne, pour s’engager dans une forte reprise économique.
Le bureau d’étude a calculé un ‘score de reprise économique’ pour de nombreux pays de l’UE. Le but: mieux déterminer à quel le rythme les pays sont susceptibles de se remettre du choc du coronavirus lors du second semestre.
- Le Danemark, la Pologne et l’Allemagne sont les mieux placés pour la relance économique, indique le classement.
- L’Espagne, la Belgique et la France ont les scores les plus faibles.
Le score combine trois aspects pour chaque pays.
- Le point de départ est le poids du choc sanitaire en fonction de la durée et de la sévérité du confinement dans chaque pays.
- L’étape suivante consiste à examiner la vulnérabilité structurelle de l’économie aux conséquences d’une pandémie, les pays touristiques et les pays où le commerce est important, comme la Belgique, étant les plus vulnérables.
- Le troisième élément est l’effet de stimulation de la politique fiscale (‘réponse fiscale discrétionnaire’) par le gouvernement.
Si la Belgique enregistre le deuxième score le plus faible avec l’Espagne, c’est à cause des faibles attentes d’Oxford Economics en matière de politique de stimulation économique. Le gouvernement de Wilmès repose sur à peine 38 des 150 sièges de la Chambre et les pouvoirs qui lui sont accordés pour lutter contre la crise expireront en principe à la fin du mois de juin. De ce fait, des décisions importantes risquent de ne pas être prises.
‘Le gouvernement a eu des pouvoirs spéciaux pendant 3 mois, ce qui a permis de faire face à l’urgence de la crise. Mais il est très incertain de savoir ce qui va se passer à la fin de cette période, et qui portera la voix de la Belgique en Europe quand il s’agira de mettre en place des plans de relance pour le pays. La crise politique en Belgique a un coût.’
Ce vide politique imminent vient s’ajouter à la dette nationale élevée, qui peut également freiner les politiques de stimulation. L’Europe a déjà déclaré qu’elle fermerait les yeux sur les règles fiscales en ces temps exceptionnels.
Nouvelle phase
Les mesures de soutien récemment annoncées, telles que le chômage temporaire et les reports de paiement pour les entreprises, ne font pas de différence au niveau international. Car de tels amortisseurs ont été introduits de manière similaire dans toute l’UE, selon l’analyse d’Oxford Economics. ‘Ces mesures sont similaires partout en Europe, et nous pensons qu’elles vont être plutôt effectives pour limiter la casse pendant le choc’, indique-t-elle.
La grande question est désormais de savoir à quoi ressembleront les programmes de relance par pays lors la nouvelle phase dans laquelle nous sommes maintenant entrés, le déconfinement. À l’exception de l’Allemagne, peu de pays ont donné un aperçu de leurs intentions. La semaine dernière toutefois, l’Allemagne et la France ont lancé l’idée d’organiser la politique de relance à l’échelle européenne avec un fonds de 500 milliards d’euros.
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