La zone de basses émissions inquiète les entrepreneurs bruxellois pour leur commerce

À partir du 1er janvier prochain, la région bruxelloise verra sa zone de basses émissions (LEZ) renforcée. Mais les entrepreneurs de la capitale craignent leur commerce ne pâtisse de cette mesure, rapporte une étude du SNI.

Dans quelques jours, les voitures diesel les plus polluantes (entendez: immatriculées avant janvier 2006) ne seront plus les bienvenues dans la capitale. Si la zone de basses émissions existe depuis 2018, elle franchit désormais un cap… qui n’est pas au goût des entrepreneurs bruxellois. Une étude du SNI, le Syndicat Neutre pour Indépendants, montre par exemple qu’un tiers d’entre eux devra remplacer un ou plusieurs véhicules à cause de ce durcissement.

‘Cela a des conséquences financières pour de nombreux entrepreneurs’, explique Christine Mattheeuws, présidente du SNI. ‘Il existe bien une prime de maximum 3.000 euros de la Région pour faire face à ce problème mais 3 entrepreneurs sur 4 ne sont pas au courant de cette mesure. Il est donc logique que pas moins de 90% d’entre eux n’y aient pas eu recours.’

Une concurrence déloyale

Selon cette étude, cette nouvelle LEZ entrainera une concurrence déloyale pour les entrepreneurs. Ils ne voient pas d’un bon oeil qu’un commerçant implanté en ville doive s’y soumettre alors qu’un autre situé en périphérie en soit exempté. 6 entrepreneurs sur 10 indiquent ainsi que certains clients ou fournisseurs ne pourront plus se rendre dans leur entreprise. Et ça, c’est une très mauvaise nouvelle pour leur chiffre d’affaires.

‘Malheureusement, cela aura aussi des conséquences commerciales pour 60% d’entre eux’, affirme Christine Mattheeuws. ‘Parce que certains clients éviteront en effet les entrepreneurs établis dans la zone LEZ s’ils ne disposent pas d’un véhicule aux normes ou parce que des entrepreneurs auront des difficultés pour être approvisionnés par leurs fournisseurs habituels.’

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‘La pollution pas limitée à la ville’

Pourtant, en théorie, les entrepreneurs ne sont pas opposés à cette mesure qui vise une ville plus propre et plus saine, et apporterait une valeur ajoutée en termes commerciaux.

Enfin ça, c’est pour la théorie, car quand on passe à la pratique, tout se complique… Trois quarts des entrepreneurs pensent ainsi que ces zones urbaines LEZ ‘ne sont pas une bonne idée car la pollution de l’air ne s’arrête pas aux limites de la ville’. Et le SNI de recommander au gouvernement wallon d’y être aussi attentif lorsqu’il instaurera des zones tests à Namur et Eupen.

Le Syndicat Neutre des Indépendants invite par ailleurs la ville de Bruxelles à travailler sur la communication afin d’éviter l’image d’une ville-bunker inaccessible… Dans son réquisitoire, il vise aussi les alternatives telles que les bornes pour véhicules électriques et les transports publics, loin d’être suffisantes pour les clients. Et pour les citoyens?

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