La Turquie refuse d’échanger ses données fiscales avec 7 pays de l’UE, dont la Belgique

Les relations entre la Turquie et l’UE connaissent un nouveau moment de friction. L’enjeu est énorme: la Turquie pourrait se faire ‘blacklister’ au même titre que des paradis fiscaux.

‘Une bombe à retardement’, explique Le Soir ce mardi. Ankara se refuse à partager ses données fiscales avec l’Allemagne, la France, l’Autriche, les Pays-Bas, la Bulgarie, la Roumanie et la Belgique. Ces pays s’ajoutent à Chypre, que la Turquie ne reconnait toujours pas.

Pourtant, la Turquie fait partie des accords Fatca, initiés pas les Américains, dont le but est de révéler les avoirs d’un contribuable dissimulés à l’étranger. Le tout est chapeauté par l’OCDE.

Pourquoi ce blocage? Tous les pays précités ont un point en commun: ils ont une communauté turque importante sur leur territoire. Ces Turcs de l’UE ont une crainte: perdre leurs aides sociales s’il s’avère qu’ils bénéficient de revenus dans leur pays d’origine.

La Turquie s’était pourtant engagée fin 2019 à partager ses données fiscales avec l’UE. Le 18 février prochain, les ministres des Finances de l’UE doivent se réunir. Ils décideront de mettre ou pas la Turquie sur la liste noire des paradis fiscaux.

Depuis 2017, les Européens ont en effet dressé une liste noire, dont font partie les petites îles du Pacifique, une liste mise à jour en mars 2018:

  •  Samoa américaines
  •  Bahamas
  •  Guam
  •  Namibie
  •  Palaos
  •  Samoa
  •  Saint-Christophe-et-Niévès
  •  Trinité-et-Tobago
  •  Îles Vierges des États-Unis

Tous ces nations refusent de dialoguer avec l’UE sur le plan fiscal. Ces pays et d’autres basculent parfois sur une ‘liste grise’, même si ce choix est critiqué par les écologistes et certaines ONG anti-corruption, dont OXFAM.

Les enjeux

La Turquie reste un partenaire stratégique pour l’UE. Tant au niveau migratoire qu’économique. On peut se fâcher avec la Turquie, mais jusque où?

De l’autre côté de la pièce, la Turquie a besoin de l’UE. Depuis 2000, la BEI lui a prêté pas moins de 27 milliards d’euros, rapporte encore Le Soir. Faire partie de la liste noire la priverait de ces fonds. Sa réputation pourrait aussi en prendre en coup à l’échelle mondiale.

Le contexte est assez sulfureux. La Turquie effectue illégalement des forages dans les eaux territoriales chypriotes tandis que ses manquements en termes des droits humains ont explosé suite au coup d’Etat manqué en 2016.

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