Une histoire sans fin. La Turquie obtient un nouveau délai pour se conformer aux exigences européennes et éviter d’intégrer la liste noire de l’UE. Un délai qui lui avait déjà été accordé il y a un an presque jour pour jour. En réalité, il n’y a pas d’accord politique au sein de l’Union pour placer la Turquie sur la liste des paradis fiscaux.
La Turquie obtient un délai jusqu’au mois de juin pour se conformer aux exigences européennes en matière de transparence fiscale. C’est ce qu’ont indiqué plusieurs diplomates au journal Le Monde.
L’unanimité européenne n’a pas été atteinte. La Turquie reste donc ‘dans la liste grise’. L’Allemagne et la Bulgarie ont décidé de bloquer les sanctions à l’égard de la Turquie lors du dernier sommet de l’UE, jeudi 10 décembre. Angela Merkel et Boyko Borissov ont visiblement aussi fait pencher la balance vers Ankara dans le dossier des paradis fiscaux. La Belgique fait aussi partie des pays qui ont poussé pour octroyer un nouveau délai.
Par contre, la France, la Grèce, Chypre ou encore l’Autriche ne voulaient pas accorder à la Turquie de délai supplémentaire. Comme cela avait déjà été le cas en février 2020, mais aussi en juin de l’année dernière.
Migration et forages
Deux dossiers provoquent la paralysie des institutions. La toujours très présente régulation migratoire quelque peu éclipsée par l’actualité sanitaire, et plus récemment, le forage turc jugé illégal par Chypre et la Grèce dans les eaux méditerranéennes.
Pour le second point, la situation s’est quelque peu pacifiée ces derniers temps, suite à l’intervention de la diplomatie allemande. L’Allemagne ne veut pas gâcher ses efforts récents par l’établissement de nouvelles sanctions. La situation a été par moment extrêmement tendue, notamment entre Macron et Erdogan.
Pour le premier point, l’Europe est depuis longtemps pieds et poings liés par l’accord qu’elle a conclu avec la Turquie pour bloquer les migrants à ses frontières. Erdogan le sait, et menace régulièrement d’ouvrir les portes si l’Union se montre trop brusque.
L’UE ajoutera par contre à sa liste noire la Dominique, petite île caribéenne, et supprimera la Barbade. Au total, la liste comprendra: Anguilla, les Samoa américaines, la Dominique, les Fidji, Guam, Palau, le Panama, Samoa, les Seychelles, Trinité-et-Tobago, les îles Vierges américaines et le Vanuatu.